Challenge accepted : convertir Bla đ aux Stones đ I
Si vous nâaimez pas les Stones, cet article est pour vous !
Lorsque Bla a dit quâil nâaimait pas les Stones, en Wall ZIKOS, cela nâa pas manquĂ© de me surprendre.
Comment peut-on ne pas aimer les Stones ?
Puis, je me suis rappelĂ©e que je nâĂ©tais pas du tout objective : jâaime les Stones depuis que jâai huit ans, aprĂšs que ma sĆur et son amie me les aient fait dĂ©couvrir avec les Beatles. Câest une Madeleine de Proust pour moi. Et surtout, jâaime les Stones des dĂ©buts, et beaucoup moins ce quâils ont fait depuis les annĂ©es 80. Or, la plupart des gens ne connaissent que les Stones dâĂ partir de cette pĂ©riode.
CâĂ©tait le moment dâĂ©taler ma confiture que je prends pour de la culture et de faire dĂ©couvrir ma vision des Stones (attention, en rĂ©alitĂ© ma culture musicale est trĂšs pauvre, je me contente dâĂ©couter quelques chansons ici et lĂ , et Ă les Ă©couter en boucle, sans avoir lâĂąme aventuriĂšre pour en dĂ©couvrir dâautres, ce qui est un grand tort)
Un peu dâhistoire, tout dâabord :
Il faut savoir que Mick Jagger et Keith Richards, tous deux nĂ©s en lâan de grĂące 1943 Ă Dartford (UK), Ă©taient Ă lâĂ©cole primaire ensemble, sans ĂȘtre particuliĂšrement copains.
Puis, un jour de 1962, ils se croisent sur le quai de la gare de Dartford. Mick tient en main des disques de Muddy Waters et de Chuck Berry, et les montre Ă Keith (Keef, pour les intimes).
"Tu Ă©coutes ça, toi aussi ?" demandera Keef. Si la question est anodine, elle scelle la naissance du plus sulfureux groupe de rock de lâhistoire. Leur amitiĂ© est nĂ©e.
Peu aprĂšs, ils rejoignent Brian Jones, un de leur potes musicien obsĂ©dĂ© par le blues, qui baptise leur futur groupe dâaprĂšs un titre de Muddy Waters : "Rollinâ Stone Blues". La premiĂšre formation verra dâautres batteurs, que je ne citerai pas, mais plus tard, on y voit Mick Jagger au chant, Keef Richards Ă la guitare, Brian Jones Ă la slide, Ian Stewart au piano (qui sera rapidement Ă©cartĂ© par le manager), Bill Wyman Ă la basse et Charlie Watts Ă la batterie. Ils ont Ă©lu pour QG Le Marquee Club de Londres, oĂč ils enchaĂźnent les reprises de Chuck Berry, Bo Diddley et Howlinâ Wolf. On raconte quâĂ la sortie des concerts, les filles pleuraient, les garçons hurlaient, et que les patrons de la salle hĂ©sitaient entre les rĂ©inviter ou tout simplement appeler la police.
Mais sâils savaient sublimer les reprises, au dĂ©part, les Stones ne savent pas Ă©crire. Leurs potes Paul McCartney et John Lennon, qui commencent dĂ©jĂ Ă se faire connaĂźtre, leur donnent I wanna be your Man, quâils ont dâailleurs dĂ©jĂ chantĂ©.
Leur manager, Andrew Oldham, les enferme dans la cuisine et leur dit quâil ne leur ouvrira que lorsquâils auront composĂ© une chanson. Ils en sortent plusieurs heures plus tard avec As tears Go By. Ils ne la jugeaient pas assez rock, alors ils lâont refourguĂ©e Ă Marianne Faithfull, qui fut sa premiĂšre interprĂšte (elle a Ă©tĂ© la meuf de Brian Jones, puis plut tard, lâamante de Mick Jagger dont elle perdra lâenfant). Les Stones reprendront finalement la chanson, peut-ĂȘtre pas aussi bien que Marianne, mais ce nâest pas grave, je trouve que la tessiture de Mick sây prĂȘte bien.
ils se forgent bien vite une rĂ©putation de bad boys, surtout pour ĂȘtre en opposition aux Beatles qui doivent ĂȘtre vus comme les gendres idĂ©aux. Et ensemble, secrĂštement, ils se mettent la tĂȘte Ă lâenvers dans des soirĂ©es. En 1964, les Stones provoquent un scandale en apparaissant dĂ©coiffĂ©s Ă la tĂ©lĂ©vision. Oh, My God ! Leur manager Andrew Loog Oldham, qui est dĂ©cidĂ©ment gĂ©nie du marketing, en fait son cheval de bataille et dĂ©clarera "Laissez les Stones ĂȘtre ceux que les parents dĂ©testent". Et ça marche !
Puis, arrive lâannĂ©e 1965, qui marque un vĂ©ritable tournant avec cette chanson que mĂȘme vous, qui ne connaissez pas (ou peu) les Stones ĂȘtes capables dâidentifier, que vous lâaimiez ou non : "(I Canât Get No) Satisfaction"
Keith aurait trouvĂ© le riff au milieu de la nuit, dans un hĂŽtel de Clearwater en Floride, aprĂšs un concert. Câest Ă moitiĂ© endormi quâil lâaurait enregistrĂ© sur un magnĂ©tophone Ă bande, avec, Ă la suite du riff, le son dâun ronflement. Ce riff immortel les propulse dans la stratosphĂšre, au sommet des charts et surtout, dans la lĂ©gende.
Puis viennent Paint It, Black en 1966, avec son sitar hypnotique inspirĂ© de la vague psychĂ©dĂ©lique, et Ruby Tuesday, douce mĂ©lancolie qui tranche avec leur image de bad boys. Puis, câest la sortie de Letâs Spend the Night Together (passons la nuit ensemble) et la censure Ătat-Unienne veut imposer aux Stones dâen changer les paroles par "letâs spend some time together" (passons du temps ensemble). Ăvidemment, Mick promet, et le moment venu, si au dĂ©but il sây plie, il hurle les paroles en roulant des yeux ostensiblement. La messe est dite.
Les Stones deviennent des stars, mais tout doucement le groupe se dĂ©lite. Si Brian Jones, fondateur du groupe en Ă©tait au dĂ©part le leader, doucement Mick en prend les rĂȘnes, ce que vit trĂšs trĂšs mal Brian Jones. Il devient instable, prend de plus en plus de drogue et sombre dans la paranoĂŻa. Il se fera virer du groupe en juin 1969, remplacĂ© par le virtuose Mick Taylor, et sera retrouvĂ© mort trois semaines aprĂšs, noyĂ© dans sa piscine, le 3 juillet 1969. Ironie du sort, deux ans plus tard jour pour jour, ce sera au tour de Jim Morrison (le 3 juillet est un jour tout pourri pour le rock). Deux jours aprĂšs, le 5 juillet 1969, le groupe joue Ă Hyde Park, devant 250 000 personnes, en hommage Ă Brian. Jagger lit un poĂšme de Shelley et lĂąche des papillons blancs dans le ciel londonien â symbole dâun ange envolĂ©.
Puis, la mĂȘme annĂ©e, lâenfer frappe Ă nouveau Ă Altamont, festival californien organisĂ© Ă la va-vite pour clore leur tournĂ©e amĂ©ricaine. Les Hells Angels, engagĂ©s pour la sĂ©curitĂ©, tabassent la foule et dans la cohue, un jeune homme est poignardĂ© Ă mort pendant "Under My Thumb.". Câest la fin du rĂȘve de paix du Summer of Love.
Si câest le chaos, musicalement câest surtout leur Ăąge dâor. Ils sortent Beggars Banquet en 1968, Let It Bleed en 1969 dont le titre de lâalbum est une rĂ©ponse Ă celui des Beatles (let it be) et qui comporte une de mes chansons prĂ©fĂ©rĂ©es des Stones et surtout gimme shelter, Sticky Fingers en 1971 qui est un album que jâai usĂ© jusquâĂ lâos et qui comporte notamment you gotta move, la sublime I got the blues, (je vous ferai un article Ă part sur mes prĂ©fĂ©rĂ©es), et le mythique Exile on Main St. en 1972. Ce dernier, enregistrĂ© dans la villa NellcĂŽte de Keith Richards sur la CĂŽte dâAzur (les Stones voulaient fuir le Fisc) voit dĂ©filer des potes musicos, des dealers, des stars et des princesses. Keith branche sa guitare nâimporte oĂč, entre deux rails, et que Jagger enregistre les voix dans le couloir. Il en rĂ©sulte un album moite et transcendant, le rockânâroll dans toute sa splendeur.
Au final, dix ans aprĂšs ce coup de foudre amical sur le quai de la gare de Dartford, les Rolling Stones ne sont plus un groupe : ils sont devenus des dieux dĂ©cadents, des poĂštes du riff, des survivants dâune Ă©poque oĂč la musique sentait le soufre, le stupre, le cuir et la nuit. Et malgrĂ© tout, ils roulent encore.
Voici pour la petite histoire !
La légende est en marche.
Comme je ne veux pas alourdir cet article, jâarrĂȘte lĂ et je passe tout prochainement aux pĂ©pites spacekatesques, en espĂ©rant vous avoir donnĂ© envie, et surtout Ă Bla, de dĂ©couvrir les Stones des dĂ©buts !

Quand on parle Stones, il y a que le Rolling Stone magazine qui me vient en tĂȘte mĂȘme pas Satisfaction alors qu'il n'y a aucun lien avec le groupe Ă part le titre de Muddy Waters "Rollinâ Stone Blues"... đŻ
En écoutant les mmusiques, je connaissais aussi "Paint It, Black" et "Ruby Tuesday" mais de là à dire que ce sont les Stones. Et c'est tout ! Le reste m'est totalement inconnu.
Merci pour cette redécouverte.
https://m.youtube.com/watch?v=eNC1R_E9L4w
https://youtu.be/nPPuNOIrmO4
Surprenant non ?
https://youtu.be/YgbxtjQ9pVk
J'ai quand mĂȘme lu tout l'article, mĂȘme s'il est surtout pour ceux qui n'aiment pas le groupe đ , et je l'aime encore plus.
Merci de m'avoir replongĂ©e dans leurs titres, dans leur histoire đ
Il y aura encore deux articles, avec les pépites à découvrir (et à faire découvrir) et (encore) un peu d'histoire !
En espĂ©rant rĂ©ussir le challenge de les faire aimer, ou au moins Ă©couter diffĂ©remment aux personnes qui ne les aiment pas plus que ça ! đ
