Challenge accepted : convertir Bla 🚀 aux Stones 👅 I

Un article de Fantomas-2
Publié le 22/11/2025
Dans la section #ZIKOS
Article public d'intéret général
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Si vous n’aimez pas les Stones, cet article est pour vous !

Lorsque Bla a dit qu’il n’aimait pas les Stones, en Wall ZIKOS, cela n’a pas manquĂ© de me surprendre.

Comment peut-on ne pas aimer les Stones ?

Puis, je me suis rappelĂ©e que je n’étais pas du tout objective : j’aime les Stones depuis que j’ai huit ans, aprĂšs que ma sƓur et son amie me les aient fait dĂ©couvrir avec les Beatles. C’est une Madeleine de Proust pour moi. Et surtout, j’aime les Stones des dĂ©buts, et beaucoup moins ce qu’ils ont fait depuis les annĂ©es 80. Or, la plupart des gens ne connaissent que les Stones d’à partir de cette pĂ©riode.

C’était le moment d’étaler ma confiture que je prends pour de la culture et de faire dĂ©couvrir ma vision des Stones (attention, en rĂ©alitĂ© ma culture musicale est trĂšs pauvre, je me contente d’écouter quelques chansons ici et lĂ , et Ă  les Ă©couter en boucle, sans avoir l’ñme aventuriĂšre pour en dĂ©couvrir d’autres, ce qui est un grand tort)

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Un peu d’histoire, tout d’abord :

Il faut savoir que Mick Jagger et Keith Richards, tous deux nĂ©s en l’an de grĂące 1943 Ă  Dartford (UK), Ă©taient Ă  l’école primaire ensemble, sans ĂȘtre particuliĂšrement copains.

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Puis, un jour de 1962, ils se croisent sur le quai de la gare de Dartford. Mick tient en main des disques de Muddy Waters et de Chuck Berry, et les montre Ă  Keith (Keef, pour les intimes).

"Tu Ă©coutes ça, toi aussi ?" demandera Keef. Si la question est anodine, elle scelle la naissance du plus sulfureux groupe de rock de l’histoire. Leur amitiĂ© est nĂ©e.

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Peu aprĂšs, ils rejoignent Brian Jones, un de leur potes musicien obsĂ©dĂ© par le blues, qui baptise leur futur groupe d’aprĂšs un titre de Muddy Waters : "Rollin’ Stone Blues". La premiĂšre formation verra d’autres batteurs, que je ne citerai pas, mais plus tard, on y voit Mick Jagger au chant, Keef Richards Ă  la guitare, Brian Jones Ă  la slide, Ian Stewart au piano (qui sera rapidement Ă©cartĂ© par le manager), Bill Wyman Ă  la basse et Charlie Watts Ă  la batterie. Ils ont Ă©lu pour QG Le Marquee Club de Londres, oĂč ils enchaĂźnent les reprises de Chuck Berry, Bo Diddley et Howlin’ Wolf. On raconte qu’à la sortie des concerts, les filles pleuraient, les garçons hurlaient, et que les patrons de la salle hĂ©sitaient entre les rĂ©inviter ou tout simplement appeler la police.

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Mais s’ils savaient sublimer les reprises, au dĂ©part, les Stones ne savent pas Ă©crire. Leurs potes Paul McCartney et John Lennon, qui commencent dĂ©jĂ  Ă  se faire connaĂźtre, leur donnent I wanna be your Man, qu’ils ont d’ailleurs dĂ©jĂ  chantĂ©.

Leur manager, Andrew Oldham, les enferme dans la cuisine et leur dit qu’il ne leur ouvrira que lorsqu’ils auront composĂ© une chanson. Ils en sortent plusieurs heures plus tard avec As tears Go By. Ils ne la jugeaient pas assez rock, alors ils l’ont refourguĂ©e Ă  Marianne Faithfull, qui fut sa premiĂšre interprĂšte (elle a Ă©tĂ© la meuf de Brian Jones, puis plut tard, l’amante de Mick Jagger dont elle perdra l’enfant). Les Stones reprendront finalement la chanson, peut-ĂȘtre pas aussi bien que Marianne, mais ce n’est pas grave, je trouve que la tessiture de Mick s’y prĂȘte bien.

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ils se forgent bien vite une rĂ©putation de bad boys, surtout pour ĂȘtre en opposition aux Beatles qui doivent ĂȘtre vus comme les gendres idĂ©aux. Et ensemble, secrĂštement, ils se mettent la tĂȘte Ă  l’envers dans des soirĂ©es. En 1964, les Stones provoquent un scandale en apparaissant dĂ©coiffĂ©s Ă  la tĂ©lĂ©vision. Oh, My God ! Leur manager Andrew Loog Oldham, qui est dĂ©cidĂ©ment gĂ©nie du marketing, en fait son cheval de bataille et dĂ©clarera "Laissez les Stones ĂȘtre ceux que les parents dĂ©testent". Et ça marche !

Puis, arrive l’annĂ©e 1965, qui marque un vĂ©ritable tournant avec cette chanson que mĂȘme vous, qui ne connaissez pas (ou peu) les Stones ĂȘtes capables d’identifier, que vous l’aimiez ou non : "(I Can’t Get No) Satisfaction"

Keith aurait trouvĂ© le riff au milieu de la nuit, dans un hĂŽtel de Clearwater en Floride, aprĂšs un concert. C’est Ă  moitiĂ© endormi qu’il l’aurait enregistrĂ© sur un magnĂ©tophone Ă  bande, avec, Ă  la suite du riff, le son d’un ronflement. Ce riff immortel les propulse dans la stratosphĂšre, au sommet des charts et surtout, dans la lĂ©gende.

Puis viennent Paint It, Black en 1966, avec son sitar hypnotique inspirĂ© de la vague psychĂ©dĂ©lique, et Ruby Tuesday, douce mĂ©lancolie qui tranche avec leur image de bad boys. Puis, c’est la sortie de Let’s Spend the Night Together (passons la nuit ensemble) et la censure État-Unienne veut imposer aux Stones d’en changer les paroles par "let’s spend some time together" (passons du temps ensemble). Évidemment, Mick promet, et le moment venu, si au dĂ©but il s’y plie, il hurle les paroles en roulant des yeux ostensiblement. La messe est dite.

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Les Stones deviennent des stars, mais tout doucement le groupe se dĂ©lite. Si Brian Jones, fondateur du groupe en Ă©tait au dĂ©part le leader, doucement Mick en prend les rĂȘnes, ce que vit trĂšs trĂšs mal Brian Jones. Il devient instable, prend de plus en plus de drogue et sombre dans la paranoĂŻa. Il se fera virer du groupe en juin 1969, remplacĂ© par le virtuose Mick Taylor, et sera retrouvĂ© mort trois semaines aprĂšs, noyĂ© dans sa piscine, le 3 juillet 1969. Ironie du sort, deux ans plus tard jour pour jour, ce sera au tour de Jim Morrison (le 3 juillet est un jour tout pourri pour le rock). Deux jours aprĂšs, le 5 juillet 1969, le groupe joue Ă  Hyde Park, devant 250 000 personnes, en hommage Ă  Brian. Jagger lit un poĂšme de Shelley et lĂąche des papillons blancs dans le ciel londonien — symbole d’un ange envolĂ©.

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Puis, la mĂȘme annĂ©e, l’enfer frappe Ă  nouveau Ă  Altamont, festival californien organisĂ© Ă  la va-vite pour clore leur tournĂ©e amĂ©ricaine. Les Hells Angels, engagĂ©s pour la sĂ©curitĂ©, tabassent la foule et dans la cohue, un jeune homme est poignardĂ© Ă  mort pendant "Under My Thumb.". C’est la fin du rĂȘve de paix du Summer of Love.

Si c’est le chaos, musicalement c’est surtout leur Ăąge d’or. Ils sortent Beggars Banquet en 1968, Let It Bleed en 1969 dont le titre de l’album est une rĂ©ponse Ă  celui des Beatles (let it be) et qui comporte une de mes chansons prĂ©fĂ©rĂ©es des Stones et surtout gimme shelter, Sticky Fingers en 1971 qui est un album que j’ai usĂ© jusqu’à l’os et qui comporte notamment you gotta move, la sublime I got the blues, (je vous ferai un article Ă  part sur mes prĂ©fĂ©rĂ©es), et le mythique Exile on Main St. en 1972. Ce dernier, enregistrĂ© dans la villa NellcĂŽte de Keith Richards sur la CĂŽte d’Azur (les Stones voulaient fuir le Fisc) voit dĂ©filer des potes musicos, des dealers, des stars et des princesses. Keith branche sa guitare n’importe oĂč, entre deux rails, et que Jagger enregistre les voix dans le couloir. Il en rĂ©sulte un album moite et transcendant, le rock’n’roll dans toute sa splendeur.

Au final, dix ans aprĂšs ce coup de foudre amical sur le quai de la gare de Dartford, les Rolling Stones ne sont plus un groupe : ils sont devenus des dieux dĂ©cadents, des poĂštes du riff, des survivants d’une Ă©poque oĂč la musique sentait le soufre, le stupre, le cuir et la nuit. Et malgrĂ© tout, ils roulent encore.

Voici pour la petite histoire !

La légende est en marche.

Comme je ne veux pas alourdir cet article, j’arrĂȘte lĂ  et je passe tout prochainement aux pĂ©pites spacekatesques, en espĂ©rant vous avoir donnĂ© envie, et surtout Ă  Bla, de dĂ©couvrir les Stones des dĂ©buts !

9 commentaires
Un espion
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Quand on parle Stones, il y a que le Rolling Stone magazine qui me vient en tĂȘte mĂȘme pas Satisfaction alors qu'il n'y a aucun lien avec le groupe Ă  part le titre de Muddy Waters "Rollin’ Stone Blues"... 😯

En écoutant les mmusiques, je connaissais aussi "Paint It, Black" et "Ruby Tuesday" mais de là à dire que ce sont les Stones. Et c'est tout ! Le reste m'est totalement inconnu.

Merci pour cette redécouverte.
Un Intrus
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Je l'ai déjà partagée mais c'est ma sex song favorite !

https://m.youtube.com/watch?v=eNC1R_E9L4w
Un Intrus
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Je ne la connaissais pas du tout, JĂ©rĂŽme ! 😊 Merci pour cette dĂ©couverte
Le surveillant
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J'aime ces propas cultes qui donnent envie d'ĂȘtre Ă  relire plusieurs fois. AprĂšs l'avoir lu une 1Ăšre fois, j'ai pris le temps de l'Ă©coute. Je me disais bien que as tears go by me disait quelque chose. En fait, je le connaissais par une autre artiste

https://youtu.be/nPPuNOIrmO4

Surprenant non ?
Un gars
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Paint in black figure dans une série Netflix, mercredi

https://youtu.be/YgbxtjQ9pVk
Machin
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Pas mal de liens, j'ai vraiment apprécié et j'ai hùte de lire les prochains avec les histoires et ressentis. Je ne sais pas ce qu'en pense bla, mais moi qui les apprécier moyennement, j'ai envie d'en savoir plus. Merci.
Un gars
()
Un peu pareil que toi, Kate, les Stones j'ai grandi avec eux, j'en ai eu dans les oreilles depuis toujours, donc c'est aussi une madeleine de Proust.

J'ai quand mĂȘme lu tout l'article, mĂȘme s'il est surtout pour ceux qui n'aiment pas le groupe 😅, et je l'aime encore plus.
Merci de m'avoir replongĂ©e dans leurs titres, dans leur histoire 😍
Machin
()
đŸ„°

Il y aura encore deux articles, avec les pépites à découvrir (et à faire découvrir) et (encore) un peu d'histoire !

En espĂ©rant rĂ©ussir le challenge de les faire aimer, ou au moins Ă©couter diffĂ©remment aux personnes qui ne les aiment pas plus que ça ! 😊
Un espion
()
Un grand merci đŸ„°
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