📔 Essai : d'où viennent les contes de fée ?
D’où viennent donc les contes de fée ?
Spoiler alert : pas de Disneyland !
Ah, les contes de fée, ces charmantes petites histoires qui ont peuplé notre enfance : des princesses en détresse, des crapauds qui parlent et qu’on embrasse, des forêts pleines de loups ou de renards philosophiques, et des fées qui distribuent des miracles comme des flyers au marché. Mais au fond… d’où viennent-ils, ces contes ? Qui s’est dit un jour : "Tiens, si j’inventais une histoire où une gamine suit un inconnu déguisé en grand-mère dans la forêt" ?
Accrochez-vous à votre baguette magique, on remonte le fil enchanté !
Avant Netflix, il y avait les veillées au coin du feu
Comme on s’en doute, les contes de fée sont nés dans un monde sans Wi-Fi, sans télé, bien avant même l’électricité, d’ailleurs.
L’époque était rude : on tuait le cochon et enlevait son pyjama au lapin, on utilisait des peaux de bête pour se chauffer, on filait la laine, et le seul moyen de tuer le temps après une journée de dur labeur, c’était de se rassembler près du feu et de raconter des histoires. Et pas de belles histoires, non ! Il fallait du sang, de la sorcellerie, des ogres, des gens qui mangent d’autres gens — une bonne ambiance Game of Thrones version époque médiévale rurale.
Les contes de fée n’ont pas été créés pour endormir les enfants, mais pour les éduquer, faire peur, ou rigoler un bon coup. Oui oui, même les histoires où des petits garçons finissent dans le four d’une sorcière (coucou Hansel et Gretel) avaient pour but de dire : "N’allez pas traîner dans les bois, c’est pas un Airbnb là -bas."
Puis sont arrivés les frères Grimm, et l’art de recycler les cauchemars collectifs !
Au XIXe siècle, les frères Grimm, deux Allemands studieux, ont décidé de collecter toutes les histoires populaires qu’ils entendaient dans les villages. Spoiler alert : ils n’ont pas inventé Blanche-Neige ! Ils ont juste récupéré l’histoire et l’ont nettoyée (enfin… un peu), et publiée. Mais dans les versions originales, comme je vous le disais ici, c’était du lourd et pas du tout écrémé comme on sait le faire chez Disney. Par exemple, la méchante reine danse jusqu’à la mort dans des souliers de fer chauffés à blanc. Une ambiance très… boum boum barbecue.
Et c’est ça, le cœur des contes : une bonne morale, bien tapée, souvent à coups de malédictions, d’yeux crevés ou de métamorphoses, parce que visiblement, dire "s’il te plaît, sois gentil" ne suffisait pas.
Ensuite, avec Disney, les contes passent en mode PG-13
Un jour, un monsieur moustachu nommé Walt Disney a regardé tout ce joyeux carnage et s’est dit : "On va en faire des dessins animés, mais on va enlever deux-trois trucs, genre le sang, la mort, les cannibales et les malédictions éternelles, enfin tout ce qui fait un peu fouillis, quoi. Voilà , ça sera plus mignon." et bim, Cendrillon a perdu ses corvées, sa sœur ne s’est plus tranché les orteils pour entrer dans la chaussure (oui, ça arrive dans la version Grimm), et tout le monde vit heureux pour toujours — même si personne ne paye d’impôts dans le royaume.
Mais ne soyons pas trop durs. Grâce à Disney, les contes ont survécu, avec des chansons, des sidekicks rigolos et des robes qui tournent.
Et aujourd’hui, les contes de fée sont partout : dans les films, les jeux vidéo, les pubs pour shampooing "cheveux magiques", et même sur Instagram. On a juste changé les décors : la forêt devient un open space, le prince charmant bosse chez Deliveroo, et la méchante sorcière est parfois notre propre voix intérieure (merci la thérapie).
Mais l’idée reste la même : raconter une histoire pour se comprendre soi-même, survivre aux épreuves, rêver un peu — ou beaucoup.
Morale de l’histoire ? Les contes de fée ne viennent pas d’un pays imaginaire, ils viennent de nous, de nos peurs, de nos rêves, de nos longues soirées d’hiver sans chauffage central. Et si vous trouvez ça bizarre qu’une citrouille devienne un carrosse, rappelez-vous qu’au XXIe siècle, un chat peut devenir une star internationale parce qu’il a éternué.
Alors oui, les contes de fée sont anciens, mais ils sont immortels. Comme les chaussettes orphelines et les plats de pâtes mangés à minuit.

Pour l'approfondir, je vous suggère le livre "Psychanalyse des comptes de fée" de Bruno Bettelheim.
Comme le résume très bien Wiki : *Selon l’auteur, il a « été écrit pour aider les adultes, et plus spécialement ceux qui ont charge d’enfants, à comprendre l'importance des contes de fées »*
Je lisais récemment un article sur le chauffage. Le chauffage par foyer est en réalité un concept assez récent, auquel tout le monde n’avait pas accès. Lors des longues nuits d’hiver, dans de nombreux endroits, les gens se réunissaient autour d’un feu pour se réchauffer. Ce moment favorisait naturellement la convivialité et c’est ainsi que l’on se racontait des histoires.
