💾 Tech - Copernic, AltaVista et les moteurs de recherche de l’époque : la préhistoire du web

Bonjour GEEK!

Aujourd’hui, taper une requête sur Google est un geste aussi banal que respirer. Mais avant que l’ogre de Mountain View ne vienne tout écraser, l’internet des années 90 et début 2000 grouillait de moteurs de recherche plus ou moins efficaces, chacun avec sa spécialité et ses bizarreries. Parmi eux, Copernic et AltaVista ont marqué les esprits, chacun à leur manière. Retour sur une époque où chercher une info sur le web relevait plus de l’archéologie que de la magie.

AltaVista : le précurseur écrasé par Google

Lancé en 1995 par Digital Equipment Corporation (DEC), AltaVista fut l’un des premiers moteurs de recherche sérieux. À l’époque, c’était une véritable révolution : il indexait des millions de pages, ce qui en faisait un mastodonte comparé à Yahoo!, qui fonctionnait encore comme un annuaire manuel (oui, des humains classaient les sites à la main !).

Avec son moteur puissant et rapide, AltaVista a vite conquis le cœur des internautes. Il proposait même une traduction automatique via Babel Fish (le Google Translate d’avant l’heure). Mais malgré son avance, il a fait une erreur fatale : il s’est laissé submerger par la pub et les fonctionnalités inutiles.

Pendant ce temps, en 1998, deux étudiants de Stanford, Larry Page et Sergey Brin, sortaient Google, un moteur plus rapide, plus efficace et basé sur le PageRank, un algorithme qui classait les résultats selon leur pertinence. En quelques années, Google a éclipsé AltaVista, qui finira absorbé par Yahoo! en 2003, avant de disparaître en 2013.

Copernic : l’agrégateur qui voulait tout voir

Contrairement à AltaVista, Copernic (lancé en 1996 par une entreprise québécoise) n’était pas un moteur de recherche à proprement parler, mais un meta-moteur. Son idée était simple et géniale : au lieu d’indexer le web lui-même, il interrogeait plusieurs moteurs à la fois (Google, AltaVista, Lycos, Yahoo!, Excite…), puis regroupait les résultats en éliminant les doublons et en classant le tout.

Copernic était particulièrement apprécié des chercheurs et des geeks, car il offrait une recherche plus complète et précise que n’importe quel moteur pris individuellement. Mais avec la montée en puissance de Google et l’amélioration de son propre algorithme, les meta-moteurs comme Copernic ont perdu de leur intérêt. L’entreprise a pivoté vers les outils professionnels de veille stratégique, abandonnant peu à peu son rôle initial.

Les autres dinosaures du web

Si AltaVista et Copernic ont marqué leur époque, ils n’étaient pas seuls dans l’arène. Voici quelques autres moteurs aujourd’hui disparus ou méconnaissables :

• Yahoo! : D’abord un annuaire, il a ajouté un moteur de recherche en 2002 mais n’a jamais réussi à rivaliser avec Google.
• Lycos : Un des premiers moteurs à intégrer des news et des services (météo, emails…). Il existe encore, mais son influence est minime.
• Excite : Populaire à la fin des années 90, il a raté l’occasion d’acheter Google pour 750 000 $ en 1999. Oups.
• Ask Jeeves : Son concept était sympa : répondre aux questions en langage naturel. Mais Google a fait ça mieux et plus vite.

Pourquoi Google a gagné ?

Google n’a pas seulement dominé parce qu’il était rapide et pertinent. Il a su évoluer en permanence, rendant les autres moteurs obsolètes avec le temps. Son design épuré, sa capacité à comprendre les requêtes, puis l’ajout de services comme Google Images, Maps ou Gmail ont fini d’achever la concurrence.

Les anciens moteurs étaient souvent pollués par la pub, manquaient de précision, ou n’ont simplement pas su s’adapter. Aujourd’hui, Google règne en maître, mais il existe encore des alternatives comme DuckDuckGo (pour la vie privée) ou Bing (parce que Microsoft insiste encore).

Pour les nostalgiques, il reste les souvenirs d’une époque où chercher une info pouvait prendre des heures, où l’on testait plusieurs moteurs avant de trouver un résultat potable, et où Copernic nous donnait l’impression d’être des hackers ultra-efficaces. Une époque révolue, certes, mais qui a posé les bases du web que l’on connaît aujourd’hui.