L'histoarchéométrie ou la science au service de l'art
L’histoarchéométrie est l’ensemble des méthodes scientifiques dont l’objet est d’étudier les œuvres d’art.
Ces techniques sont indispensables pour déterminer :
- l’authenticité,
- l’attribution,
- la datation,
- l’état de conservation des œuvres.
Elles nous permettent d’entrer au cœur même de la peinture.
Pendant longtemps, seul l’œil avisé de l’historien de l’art était utilisé (et l’est toujours bien entendu). Dès le 17e siècle, l’Historien de l’art florentin Filippo Baldinucci se posait la question : "Existe-t-il une règle permettant d’affirmer avec certitude qu’une belle peinture est de la main de tel ou tel maître ? Et s’il n’y en a pas, quelle sera la façon la plus sûre de fonder assez bien son jugement ?".
Je vous présente ici rapidement quelques techniques, la date d’invention et un exemple concret. Mais si ça vous intéresse, n’hésitez pas à me contacter et je vous filerai des liens intéressants 乁(^◡^)ㄏ
La photographie (dès 1833/35)
Couleur, Noir et Blanc, argentique, numérique, lumière directe, lumière tangente, macro,.. Les photos permettent de voir l’apparence générale. La lumière tangente (ou rasante) va mettre en évidence le relief de la matière (défauts, retouches, craquelures, ...) La macrophotographie nous montre mieux les détails, l’usure, la touche du peintre, la signature, ...
Œuvre en entier
Macro
Macro lumière directe
Macro lumière rasante
La radiographie (dès 1895)
Elle nous donne la structure entière de l’œuvre (châssis, support, fissure, la densité des différents matériaux et pigments).
La fluorescence dans l’ultraviolet (dès 1934)
En butant sur le vernis, la fluorescence dans l’UV permet de voir les interventions sur la surface, l’homogénéité du vernis, les restaurations. (Il faut regarder les taches plus sombres, c’est signe que la peinture a été retouchée à un moment.)
La réflectographie dans l’infrarouge (dès 1966)
Elle va nous permettre de passer toutes les couches de la peinture, jusqu’au dessin sous-jacent. Elle peut aller jusqu’à la couche de préparation et va buter sur le carbone. Elle permet aussi d’améliorer la lecture des tableaux obscurcis ou de dessins partiellement effacés.
A cela s’ajoutent toutes les techniques de détermination chimique de la constitution de la couche picturale (chromatographie en phase gazeuse, microfluorescence X, spectrométries diverses, microscope à balayage électronique, etc…), l’étude du panneau et du cadre avec la dendrochronologie, ... mais cela sera potentiellement pour une prochaine propa.
Et vous, qu’en pensez-vous ? Aviez-vous déjà entendu parler de ses techniques ?
c'est toujours surprenant de voir l'énergie déployée pour chasser les fraudes.
Ca montre bien tout ce qu'on peut déceler et comment, de nos jours, on arrive à pouvoir refaire toute l'histoire d'une oeuvre !
Merci =)
