Halloween -🧟‍♂️ Thriller : le clip qui a changé la musique et la danse
Avant les plateformes, avant YouTube, il y avait quand même quelques moments magiques et inoubliables. Laissez moi vous parler de l’un d’eux : le clip de Michael Jackson – “Thriller”.
Treize minutes d’un ovni car c’était plus qu’un clip : c’était un court-métrage, une comédie musicale, une révolution artistique.
1983 : Michael Jackson invente le clip moderne.
Quand “Thriller” sort en décembre 1983, personne n’avait jamais rien vu de tel.
Un clip de 14 minutes déjà . 14 minutes. Non car des morceaux aussi long il y en avais plein, je pourrais vous donner pas mal d’exemples. Rien que Echoes de Pink Floyd faisait 23 minutes, Mike Oldfields et son Tubular Bells (la musique utilisée dans le film l’Exorciste) 25 minutes, certains morceaux de Miles Davis plus de 25 minutes également ou encore Donna Summer en 1975 avec Love to Love you baby qui compté 16 minutes.
Non mais là on parle d’un clip pour la télévision de 14 minutes. Les clips que je viens de vous citer étaient longs musicalement mais n’avait pas de support visuel et encore moins une trame narrative et un budget d’un film. Avant Thriller on faisait des morceaux longs, après Thriller on faisait de certains clips des morceaux de cinéma.
J’ai eu beau chercher dans ma petite tête un équivalent je ne vois que le morceaux "Another brick in the wall" des Pink Floyd qui est découpé en fait en 3 morceaux. La part 1 de trois minutes avec l’intro sombre, mélancolique et la guitare. La part 2 qui est la plus connue qui fait 4 minutes avec le choeur d’enfants qui chantent We dont need no education et un dernier morceau en rock prog de 1mn.
Là où Pink Floyd dénonçait la société, Thriller célébrait par contre le cinéma d’horreur.
Deux univers différents, mais une même ambition : faire du clip un moment de culture, pas seulement de musique.
Revenons donc à nos moutons. Réalisé par John Landis, un cinéaste d’horreur reconnu (Le Loup-garou de Londres) le clip est donc taillé pour la télévision avec ce risque que ça soit un bide long et couteux.
Avec un scénario, des dialogues, des maquillages spéciaux et un générique comme un film c’était cependant du jamais vu.
Avant Thriller, les clips étaient de simples illustrations musicales.
Après Thriller, ils sont devenus des œuvres à part entière, avec une narration, une mise en scène, des effets spéciaux, et un vrai sens du spectacle.
Michael Jackson venait, sans le savoir, de redéfinir ce que signifiait “faire un clip musical”.
La peur devint une danse
Le plus fort dans Thriller, c’est ce paradoxe génial : transformer l’horreur en chorégraphie.
La scène culte où les zombies se lèvent et se mettent à danser est entrée dans la légende. Je pense que si on vous demande un dès mouvement de ce clip vous allez très certainement simuler des griffes avec vos mains d’un coté à l’autre.
Cette chorégraphie, signée Michael Peters et Michael Jackson, mélange gestes saccadés, positions anguleuses et mouvements de groupe millimétrés — une symphonie de morts-vivants parfaitement synchronisée.
Avant ça, la danse dans les clips était principalement décorative.
Avec Thriller, elle devient centrale, narrative et iconique. C’est pour ça que j’aime Michael Jackson aussi et c’est un élément que vous retrouvez dans beaucoup de ses clips. Pensez à Bad où il danse pour figurer un combat ou à Smooth Criminal avec ce mouvement où il se penche en avant (ça m’a toujours fasciné) pour figurer les esquives de balles.
Chaque mouvement racontait quelque chose.
Et pour la première fois, le grand public réalisait qu’un clip pouvait être aussi fort qu’un numéro de Broadway ou qu’une scène de cinéma. Je trouvais ça magnifique.
Résultat : des générations entières ont appris la chorégraphie. Elle est devenue un rituel d’Halloween, un symbole pop universel.
🎬 Le clip qui a fusionné la pop et le cinéma
John Landis et Michael Jackson ont donc cassé les frontières : musique, théâtre, danse, effets spéciaux — tout y est.
Alors je ne suis pas un spécialiste de la danse, loin de là et certain(e)s ici vont pouvoir en parler bien mieux que moi. Je dis tout cela avec la naïveté qui va avec l’émerveillement inconscient.
Pour moi, ils ont imposé l’idée qu’un artiste pouvait raconter une histoire complète à travers un clip.
Les plans sont travaillés comme dans un film : travelling, tension, mise en scène du regard, lumière dramatique, storyboard, chute, outrepassement, fin ouverte...
Et ce mélange entre terreur, humour et musique était totalement nouveau.
Thriller n’était pas un simple clip d’horreur : c’était une lettre d’amour au cinéma de genre, à l’époque des monstres classiques d’Hollywood.
Même le générique annonçait la couleur :
> “Any similarity to actual events or persons living, dead, (or undead) is purely coincidental.”
> (Toute ressemblance avec des événements réels, vivants ou morts-vivants, serait purement fortuite.)
> Un clin d’œil superbe.
Et franchement je pose ça là : mais rien que la voix de Vincent Price ... c’est génial. A l’époque je ne mesurais pas ce détail, pour moi c’était juste "une belle voix grave" mais quand j’ai compris alallalala j’ai aimé encore plus ce clip.
>> Une influence mondiale et durable
Thriller a tout changé. Je l’ai découvert pas mal quand j’ai regardé des interviews des danseurs (particulièrement les hommes) contemporains. Que ce soit au travers des émissions de danse ou encore lors des coulisses de la tournée inachevée This is it. Clairement il a donné à toute une génération l’envie de danser.
J’ai pu le mesurer aussi quand MJ est décédé, les gens à Brest c’était rassemblé et beaucoup reproduisaient les chorégraphies et disaient à la presse combien ils assumaient de danser maintenant car MJ avait montré que c’était totalement ok.
Donc résumons : il a prouvé que le clip pouvait être une forme d’art complète.
Il a redonné ses lettres de noblesse à la chorégraphie collective, relançant l’intérêt pour la danse dans la pop.
Il a ouvert la voie aux clips “cinématographiques” des décennies suivantes : Madonna (Like a Prayer), Beyoncé (Single Ladies), Lady Gaga (Bad Romance), ou encore Billie Eilish.
Il a inspiré les comédies musicales modernes et des centaines de spectacles de rue. Rien que ça et non je ne mache pas mes mots.
Et culturellement, il a marqué la planète : des mariages, des flashmobs, des cours de danse, jusqu’aux parades d’Halloween.
Partout, un seul geste d’épaule suffit à reconnaître Thriller.
đź’¬ Et vous ?
Vous souvenez-vous de la première fois que vous avez vu Thriller ?
Qu’est ce qui vous marque le plus dans ce clip ?
ce qui était exceptionnel pour moi c'était tous ce groupe de zombie a l'unisson (je ne regardais pas de film d'horreur a l'époque... bah nan j'avais 1an quand c'est sorti) et ses yeux a la fin...
Plus grande c'est la mise en scène complète qui m'a épatée ^^
C'était un super danseur !
(des clips aussi long et mis en scène on a Mylène aussi... je vous en parlerai bientot ^^)
