Témoignage anonyme : ce que je cache derrière mon masque : quand "tout va bien" devient trop lourd
Nous avons tous, un jour ou l’autre, porté ce masque du « tout va bien ».
Celui qui rassure les autres, qui permet de continuer à travailler, à soigner, à avancer. Celui qui cache les failles, la fatigue, les blessures. Sur le moment, il semble indispensable. Mais à force de le porter, il peut devenir trop lourd.
Dans mon métier dans le soin, j’ai longtemps joué ce rôle. Dans une précédente activité, l’organisation se dégradait avec mes collègues (en libéral), la pression augmentait, et pourtant je continuais à accueillir chaque personne avec le sourire. Mais sur environ un an, j’ai tenu face à leurs caprices, jusqu’à ce que les patients remarquent l’inimaginable.
Pourquoi font-elles descendre mes patients des tables pendant leurs soins ? Je le savais, elles avaient pour objectif un gain d’argent en proposant des soins esthétiques, et je cumulais presque seule les prestations de kiné.
Jusqu’alors, j’évitais les conflits en public et je me forçait à improviser des solutions pour préserver un soupçon de confort. Le fameux masque du « tout va bien ».
À l’intérieur pourtant, mon corps criait « stop » : douleurs malgré la prise d’opium quotidienne, épuisement, incompréhension face à certaines injustices. Je gardais tout pour moi, persuadée que ma mission était de protéger les autres de mes propres difficultés.
Un jour, le masque a craquelé... Devant un patient, alors qu’elles lui ont demandé de se lever et de quitter la table, les larmes sont montées, aucun mot. Tout ce que j’avais retenu pendant des mois (années) est remonté à la surface. Elles avaient « gagné » à force d’appuyer sur ma sensibilité, elles m’ont vu craquer, je lisais leur sourire..
J’ai compris à ce moment-là que je m’étais effacée pour maintenir une façade. Que ce masque qui m’avait tenue debout m’avait aussi empêchée de voir mes propres limites. Mon corps a fini par m’arrêter net, comme un signal d’alarme. Une opération, et une absence de récupération totale me donnant pas d’autres choix que de clôturer mon activité là-bas. C’est une sorte de protection, encore !
Aujourd’hui, il m’arrive de remettre ce masque du « tout va bien ». Mais plus au détriment de mon corps. Il me reste une injustice à régler dans cette histoire (en justice) et cela m’occasionne un stress latent mais je n’ai pas d’autre choix que de tenir bon.
Et vous ?
Avez-vous déjà porté ce masque du « tout va bien » jusqu’à l’épuisement ? Qu’est-ce qui vous a aidé à le retirer, ou à en alléger le poids ?
Les mots que vous venez de lire proviennent d’un témoignage anonyme, transmis avec sincérité 🌸
Alors oui m'arrêter 3 semaines n'a pas réglé les soucis mais ca m'a permis de savoir que je n'avais pas besoin de savoir tous gérer seule... et que j'avais le droit de dire stop et de penser a moi... en tous cas a l'époque car j'avoue que...j'ai beau me tenir debout... je sens que ca ne durera pas longtemps si je ne fais rien dans peu de temps...
De mon côté, ayant la "chance" de ne pas toujours être au fait des conventions sociales réputées connues de tous, il m'est arrivé plus d'une fois de répondre au fameux "ça va?" par un "non" franc et direct sans me rendre compte que, à l'évidence, la personne en face n'avait pas grand chose à faire de la répons ^^'
Du coup, ce masque là, je ne crois pas l'avoir souvent porté, je suis plutôt du genre à dire les choses... Exception faite cependant de ma petite maman dont la santé fait qu'elle n'est plus en état de supporter le malheur de ses proches. J'avoue que maintenant, pour elle, j'irai bien jusqu'à la fin !
