3e art đïž : La photographie humaniste : quand lâHumain est au centre des prĂ©occupations
Nous vivons dans une Ă©poque gouvernĂ©e par les ordinateurs (qui sont nos maĂźtres, et que nous aimons de tout nos cĆurs par ailleurs). Cependant je vais (essayer) de faire ressortir votre humanitĂ©.
Dans un monde de photographes, certains vont apprĂ©cier prendre en image un humain seul (un portrait), tandis que dâautres apprĂ©cieront plus lâenvironnement (la photographie de paysage). Aujourdâhui je vais vous parler dâun autre type de photographie, celle appelĂ©e La photographie humaniste, mais quâentendons nous par ce courant ?
Petite histoire
La photographie dite humaniste est apparue dans les annĂ©es 1930 en France mais connaĂźt son essor Ă la fin de la Seconde Guerre mondiale, notamment grĂące aux travaux de Robert Doisneau, Willy Ronis ou dâHenri Cartier-Bresson. Durant cette pĂ©riode la population tĂ©moigne des changements majeurs comme la naissance de la sociĂ©tĂ© de consommation oĂč la reconstruction dâaprĂšs-guerre. Les photographes se promĂšnent alors dans les quartiers populaires parisiens et y captent le quotidien des gens, leur travail, leurs balades, leurs loisirs : lâenvironnement du sujet devient aussi important que le sujet lui mĂȘme. Robert Doisneau dĂ©finissait ce courant comme : « saisir les gestes ordinaires de gens ordinaires dans des situations ordinaires »

Les Bouchers mélomanes, Paris, 1953, Robert Doisneau
Recette pour une belle photo humaniste
Tout dâabord, ouvrez vos yeux et (re)dĂ©couvrez lâHumain et sa beautĂ©. En parallĂšle, Ă©talez votre temps Ă vous promener, flĂąner et trouvez un environnement qui vous parle (la rue, un bistrot, une boutique, un restoâ..). Nâayez pas peur dâabuser de votre empathie et bienveillance envers lâhumain afin de saisir son quotidien, spontanĂ©ment, de façon informelle. Steve McCurry donne ce conseil : « De maniĂšre inconsciente, je crois, je guette un regard, une expression, des traits ou une nostalgie capable de rĂ©sumer ou plus exactement de rĂ©vĂ©ler une vie »
MonastĂšre de Shaolin, Le Henan, Chine, 2004, Steve McCurry
Vous aurez alors comme rĂ©sultat un tĂ©moignage unique de la sociĂ©tĂ©, des coutumes, mĆurs, habitudes ; et tout simplement un instant de vie aussi magique quâordinaire. RĂ©my Donnadieu expliquait que « la photographie est un instant qui ne se rĂ©flĂ©chit pas, suspendue Ă une fraction de seconde qui laisse Ă rĂ©flĂ©chir »
Hats and tripes, Soho, 2021, Andrew James Campbell
Mondes parallĂšles, Nantes, 2023, Oli Mouazan
Et vous chez citoyens et citoyennes, en avez-vous dĂ©jĂ entendu parler ? ApprĂ©ciez vous ce type dâimage ?
