Comprendre le jargon de la neuropsychologie : petit guide des différentes mémoires
Quand on reçoit un compte-rendu de bilan neuropsychologique, il n’est pas rare de tomber sur des termes qui paraissent obscurs : mémoire de travail, mémoire d’exécution, mémoire épisodique, mémoire procédurale… À première vue, on se dit que tout ça veut dire « mémoire » et basta. Mais en réalité, chaque mot désigne une fonction cognitive précise, testée de manière spécifique, qui permet de comprendre nos forces et nos fragilités.
Cet article propose un petit guide pour s’y retrouver dans ce jargon, sans se perdre dans les détails trop techniques.
La mémoire de travail
La mémoire de travail n’est pas une mémoire « de stockage », mais une mémoire de manipulation immédiate.
C’est elle qui permet de garder quelques informations à l’esprit le temps de les utiliser. Exemple : retenir un numéro de téléphone le temps de le composer, ou faire un calcul mental.  
👉 On peut l’imaginer comme un bureau mental : si le bureau est encombré ou trop petit, on peine à organiser ce qui s’y trouve.
La mémoire à long terme
La mémoire à long terme désigne tout ce que l’on garde au-delà de quelques secondes ou minutes. Mais elle se divise en plusieurs sous-mémoires :
- Mémoire épisodique : les souvenirs personnels situés dans le temps et l’espace (ton dernier anniversaire, ton premier jour d’école).
 - Mémoire sémantique : les connaissances générales et culturelles (Paris est la capitale de la France, un chien est un mammifère).
 - Mémoire procédurale : les savoir-faire automatiques (faire du vélo, taper au clavier sans réfléchir).
 
La mémoire de traitement (ou attentionnelle)
Certains bilans parlent de mémoire de traitement. En réalité, il s’agit d’une notion qui croise attention et mémoire de travail.
Elle reflète la capacité à traiter plusieurs informations en parallèle, à filtrer ce qui est pertinent, et à maintenir le cap malgré les distractions.  
👉 Exemple : écouter une consigne tout en écrivant la phrase qu’on vient d’entendre.
La mémoire prospective
Moins connue, la mémoire prospective est la capacité à se souvenir de faire quelque chose dans le futur : prendre ses médicaments à 20h, rappeler un ami demain.
C’est une mémoire très utilisée dans la vie quotidienne, et son altération peut être source de désorganisation.  
La mémoire d’exécution (ou fonctions exécutives)
Le terme mémoire d’exécution est parfois employé par raccourci pour parler des fonctions exécutives. Celles-ci ne sont pas une mémoire en tant que telle, mais un ensemble de capacités qui permettent de planifier, organiser, inhiber ou contrôler ses actions.
👉 Exemple : préparer une recette en suivant les étapes, changer de stratégie quand on voit que la première ne marche pas, ou encore se retenir d’interrompre quelqu’un.
Autres termes utiles à connaître
- Inhibition : capacité à résister à une réponse automatique inadaptée (ne pas dire la première chose qui nous passe par la tête).
 - Flexibilité cognitive : capacité à passer d’une idée ou d’une règle à une autre sans rigidité.
 - Double tâche : situation où l’on doit gérer deux activités en même temps, sollicitant fortement la mémoire de travail et l’attention.
 - Empan mnésique : nombre d’éléments qu’on peut retenir dans l’ordre (par ex. répéter une série de chiffres).
 
Pourquoi ce vocabulaire est important ?
Chaque type de mémoire donne des indices différents sur le fonctionnement cognitif global.
Un trouble de la mémoire de travail peut impacter la concentration en classe.
Une fragilité de la mémoire épisodique peut faire oublier les événements récents.
Une difficulté dans les fonctions exécutives peut rendre compliquée la gestion des tâches de la vie quotidienne.  
L’intérêt du bilan neuropsychologique est justement de préciser quelle mémoire fonctionne moins bien, afin d’orienter la prise en charge, les aménagements scolaires ou professionnels, et les stratégies compensatoires.
En résumé
La mémoire n’est pas un bloc unique, mais un ensemble de tiroirs spécialisés. Comprendre ces distinctions permet de mieux décoder un compte-rendu neuropsychologique et, surtout, de mieux comprendre ses propres mécanismes cognitifs.
Et soucis de mémoire des noms. Depuis toujours. Ma mémoire visuelle elle, va parfaitement bien
