đŸ‘ïžđŸŽ¶đŸ“š La performance compte-t-elle plus que le rĂ©sultat ?

Un article de Fantomas-2
Publié le 23/09/2025
Dans la section #ART
Article public d'intéret général
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On a longtemps cru que l’art devait se juger Ă  l’aune de son rĂ©sultat : une toile achevĂ©e, un roman publiĂ©, un album pressĂ©. Mais que devient l’Ɠuvre quand elle n’est plus qu’un prĂ©texte Ă  vivre une expĂ©rience ? Quand l’important n’est pas ce qui reste, mais ce qui se joue dans l’instant ?

Les arts vivants l’ont compris depuis longtemps. Une performance théùtrale ou musicale n’existe qu’au moment oĂč elle se dĂ©ploie. Ce qu’on en garde ensuite – enregistrement, critique, souvenir – n’est jamais qu’une trace appauvrie. L’essentiel est ailleurs : dans l’intensitĂ© partagĂ©e, dans l’acte Ă©phĂ©mĂšre qui vaut pour lui-mĂȘme.

C’est prĂ©cisĂ©ment ce que rappelle le hackathon littĂ©raire de La Zone. Dans la nuit du 5 octobre, chaque heure impose une consigne. Pas de temps pour l’édition, pas de perfection possible. On ne vise pas le « chef-d’Ɠuvre », mais la combustion immĂ©diate de l’écriture. Les textes seront publiĂ©s, certes, mais ils ressemblent surtout Ă  des vestiges – la preuve matĂ©rielle d’un moment vĂ©cu, d’une Ă©nergie brute.

Alors, qu’est-ce qui compte vraiment ? Le texte final, souvent inĂ©gal et parfois bancal ? Ou la performance collective : Ă©crire dans l’urgence, tenir la cadence, accepter la fragilitĂ© comme une valeur ?

En d’autres termes : crĂ©ons-nous pour produire une Ɠuvre durable, ou pour Ă©prouver l’intensitĂ© d’un geste qui, peut-ĂȘtre, vaut dĂ©jĂ  comme rĂ©sultat ?

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Le jeu de la semaine se poursuit sur la propa prĂ©cĂ©dente â˜ș

5 commentaires
Un curieux
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Dans le cas décrit, je dirais que la performance est le plus important pour les créateurs et les résultats seront... un bon souvenir ?

Pour le reste, j'admire la performance mais le rĂ©sultat m'importe plus. Je mettrais cependant l'accent sur ce que tel ou tel artiste a pu apporter dans la continuitĂ© et la connaissance des techniques artistiques qui, mĂȘme si encore naives / non-optimales sur le moment, ont marquĂ© l'histoire de l'art du'une maniĂšre ou d'une autre.
Un Intrus
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L'article me fait penser a la phrase l'important c'est de participer. C'est une phrase de perdant, moi je joue pour gagner et je suis un horrible gagnant. J'ai gagner nananereuh !

Pour moi le plus important c'est d'aller au bout de son projet selon ce que l'on sait fixer comme objectif.
LeDétective
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N'ayant aucune prétention à créer quelque chose qui puisse avoir la qualité nécessaire à la longévité ou à la prospérité, je crée pour l'acte et mon propre sentiment d'accomplissement
Un Intrus
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Cela peut ĂȘtre pour chasser ses dĂ©mons, comme pour vivre de cela. Il y a plusieurs raisons.
Un Observateur
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Merci pour ce sujet.
Je ne connaissais pas le marathon de la connerie mais ça me renvoie à une discussion que j'ai eu trÚs récemment avec un artiste illustrateur concernant les concours.

On peut en effet relever quelques contresens dans la dĂ©marche de ce type de challenge. Contresens dans la mesure oĂč les formes et les propositions des challenges varient mais que les caractĂšres compĂ©titif, qualitatif et performatif demeurent.

D'un cĂŽtĂ©, les concours se prĂ©sentent comme des espaces "ouverts Ă  tous", encourageant une crĂ©ativitĂ© non performative – c'est-Ă -dire sans pression de performance ou de conformitĂ© aux normes Ă©tablies – et s'inscrivant en marge des "sentiers battus" de l'Ă©dition commerciale. L'idĂ©e Ă©tant d'inviter des voix marginales, des amateurs, des expĂ©rimentateurs, Ă  s'exprimer sans barriĂšres.

D'un autre cĂŽtĂ©, la mĂ©canique mĂȘme d'un concours ou d'un challenge impose inĂ©vitablement des contraintes : Temps impartis/deadlines (par exemple, un mois pour Ă©crire une nouvelle) crĂ©ent des contraintes ou une urgence qui peut transformer l'acte crĂ©atif en une course contre la montre, favorisant la productivitĂ© au dĂ©triment de la maturation organique d'une idĂ©e ou l'inspiration.

Sans compter les critĂšres d'Ă©valuation : MĂȘme si les jurys se disent subjectifs ou inclusifs, il y a toujours des grilles implicites ou explicites (originalitĂ©, cohĂ©rence, impact Ă©motionnel, etc.). Cela introduit une forme de performativitĂ©

Enfin, il y a des gagnants et des perdants : La sĂ©lection finale crĂ©e une hiĂ©rarchie, oĂč seuls quelques-uns sont rĂ©compensĂ©s (symbolique ou matĂ©riel : prix, publication, visibilitĂ©).

Ce contresens n'est pas nécessairement une hypocrisie intentionnelle, mais plutÎt une conséquence inhérente à l'organisation d'événements collectifs.

Par contre, le positif de ces Ă©vĂ©nements, c'est que ce sont d'excellents leviers motivationnels. Ils crĂ©ent un sentiment de communautĂ©, d'Ă©mulation et de but partagĂ© que je comprends tout Ă  fait. Pour les participants, c'est souvent une opportunitĂ© de surmonter la procrastination, de tester des idĂ©es dans un cadre sĂ©curisĂ©, et potentiellement de gagner en visibilitĂ©. Cela peut aussi revĂȘtir un caractĂšre thĂ©rapeutique.

Ce sont de chouettes et ludiques initiatives mais je ne parierais pas sur le cÎté désintéressé ou philosophique de la démarche.

;)
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