Quake : le FPS qui a changé les règles du jeu

Salut les gamers,

Je n’ai jamais été une grande joueuse de Quake, ce n’était pas trop mon univers. Mais je me souviens parfaitement de l’avoir vu tourner, souvent en arrière-plan, et d’avoir été fascinée par l’ambiance qu’il dégageait. Quake, ce n’était pas juste un jeu de tir comme les autres : c’était une petite révolution qui a redéfini ce qu’un FPS pouvait être.

Sorti en 1996 par id Software, Quake venait après Wolfenstein 3D et Doom, deux titres déjà cultes. Mais là, on passait un cap. Doom utilisait encore des sprites en 2D pour représenter les ennemis et les objets ; Quake, lui, arrivait avec un moteur entièrement en 3D polygonale.

Ce changement donnait une impression de profondeur et d’immersion incroyable pour l’époque. Les couloirs sombres, les architectures gothiques, les monstres venus d’un imaginaire lovecraftien : tout contribuait à créer une atmosphère inquiétante, renforcée par la bande-son industrielle et oppressante composée par Trent Reznor, le leader de Nine Inch Nails. Même les munitions du Nailgun portaient le logo NIN, un petit clin d’œil devenu culte.

Mais Quake, ce n’était pas seulement une ambiance. C’était surtout une façon nouvelle de jouer. Pour la première fois, un FPS permettait de se lancer vraiment dans le multijoueur en ligne grâce à QuakeWorld, une version optimisée pour les modems 56k. Cela paraît anecdotique aujourd’hui, mais c’était une vraie révolution : on découvrait qu’on pouvait affronter des joueurs du monde entier, et pas seulement ses copains assis à côté.

À côté de ça, les LAN parties explosaient. Des soirées entières passées à transporter sa tour d’ordinateur, à brancher des câbles dans tous les sens et à s’affronter sur des cartes sombres où tout allait à une vitesse folle. Les mécaniques de déplacement comme le strafe jump, le rocket jump ou encore le bunny hop sont nées là, et elles ont marqué toute une génération de joueurs compétitifs.

Quake n’est pas resté seul bien longtemps. Un an plus tard, en 1997, sortait Quake II. Cette suite changeait totalement d’univers : on laissait tomber l’ambiance lovecraftienne pour basculer dans la science-fiction, avec une guerre contre une race alien appelée les Strogg. Rien à voir avec le premier opus sur le plan narratif, mais le gameplay restait nerveux et addictif.

Puis, en 1999, id Software allait encore plus loin avec Quake III Arena. Ici, fini le mode solo scénarisé : tout était pensé pour le multijoueur, pour la compétition pure et dure. C’est ce jeu qui a façonné l’idée de l’e-sport moderne. Les affrontements étaient rapides, brutaux, spectaculaires, et de nombreux joueurs professionnels ont fait leurs armes dessus.

Dans les années 2000, la saga s’est poursuivie avec Quake 4, suite directe de Quake II, puis avec Quake Live, une version jouable dans le navigateur, et enfin Quake Champions en 2017, une tentative de moderniser la formule avec des héros dotés de compétences spéciales.

Ce qui reste, plus que les versions successives, c’est l’héritage. Quake a apporté à la fois une avancée technologique avec son moteur 3D, un bouleversement dans la manière de jouer grâce au multijoueur en ligne, et une nouvelle façon de concevoir la compétition.

Le tout premier grand tournoi e-sport, le Red Annihilation en 1997, s’est joué sur Quake. Le vainqueur est reparti avec… la voiture de John Carmack, l’un des créateurs du jeu. Et de nombreux mods sont nés dans la communauté, dont certains sont devenus des jeux à part entière, comme Team Fortress.

Gameplay - Quake

Quake, au fond, c’est plus qu’un simple souvenir vidéoludique. C’est un jalon dans l’histoire du jeu vidéo. Même si on ne l’a pas pratiqué soi-même, il suffit de l’avoir vu, ne serait-ce qu’une fois, pour comprendre l’impact qu’il a eu. Ce mélange de brutalité, de vitesse et d’atmosphère sombre a marqué une époque et ouvert la voie à tout ce qui a suivi dans le monde des FPS.