L’importance de la guidance parentale : quand, pourquoi, pour qui ?
On parle souvent de l’accompagnement thérapeutique des enfants et des adolescents, mais on oublie parfois un élément central : les parents. Ils sont les premiers modèles, les premières figures d’attachement, et leur manière d’accompagner leur enfant joue un rôle déterminant dans l’évolution de celui-ci. C’est là qu’intervient la guidance parentale, un outil précieux souvent sous-estimé.
Quand ?
La guidance parentale devient particulièrement importante dans des situations où l’enfant rencontre des difficultés : troubles du comportement, anxiété, troubles de l’attention (TDA/H), difficultés scolaires, troubles du sommeil, gestion des émotions, ou encore problématiques plus profondes liées à un traumatisme.
Mais elle n’est pas réservée aux situations de crise. Tout parent peut bénéficier d’un espace de guidance, dès lors qu’il se sent dépassé, qu’il doute de ses pratiques éducatives ou qu’il souhaite renforcer ses compétences parentales.
💡 Exemple :
Un couple consulte parce que leur fils de 7 ans refuse de se coucher seul. Les parents étaient convaincus que le problème venait uniquement de l’enfant. En travaillant ensemble, ils découvrent que leurs propres tensions conjugales s’exprimaient à travers ce rituel du coucher. La guidance parentale leur a permis de poser un cadre plus rassurant et de retrouver un équilibre, sans que l’enfant ne soit "désigné coupable".
Pourquoi ?
Parce qu’un enfant n’évolue pas dans le vide. Il évolue dans une famille, avec des règles, des façons de communiquer, des valeurs, et parfois des tensions.
La guidance parentale ne vise pas à « réparer » l’enfant mais à outiller les parents pour :
- mieux comprendre les besoins de leur enfant,
- adapter leurs réponses éducatives,
- apprendre à poser des limites claires et sécurisantes,
- renforcer la communication familiale,
- sortir de cercles vicieux où chacun se crispe.
💡 Exemple :
Une maman consulte pour sa fille de 12 ans, décrite comme "impertinente et insolente". Derrière ces conflits répétés, il s’avère que la mère avait du mal à poser des limites sans crier, car elle associait l’autorité à la violence vécue dans sa propre enfance. La guidance parentale l’a aidée à mettre en place une autorité ferme mais bienveillante, ce qui a rapidement apaisé la relation.
Pour qui ?
La guidance parentale concerne :
- Les parents d’enfants en souffrance (émotionnelle, scolaire, comportementale).
- Les parents d’ados en quête d’autonomie, où le dialogue devient difficile.
- Les parents eux-mêmes fragilisés, qui doutent, qui culpabilisent, ou qui reproduisent malgré eux certains schémas familiaux.
- Les fratries : indirectement, la guidance parentale peut améliorer la qualité des relations entre frères et sœurs, en redonnant un cadre clair.
💡 Exemple :
Des parents consultent pour leur adolescent de 15 ans qui "ne fait plus rien à l’école". En travaillant avec eux, ils découvrent qu’ils plaçaient une pression énorme sur ses résultats, pensant l’aider. La guidance parentale leur a permis de revoir leurs attentes et de soutenir autrement leur fils, qui a pu petit à petit renouer avec ses apprentissages.
Quels bénéfices à long terme ?
Les bénéfices de la guidance parentale ne se limitent pas à une résolution ponctuelle de problème. Ils s’inscrivent dans le temps et participent au développement harmonieux de l’enfant et à l’équilibre de la famille.
- Pour l’enfant : il apprend à évoluer dans un cadre sécurisant, à gérer ses émotions, à se sentir entendu et reconnu. Cela favorise une meilleure estime de soi, une autonomie plus saine, et une capacité à affronter les difficultés de la vie.
- Pour les parents : ils retrouvent confiance en leurs compétences éducatives, réduisent leur culpabilité, et allègent leur charge mentale. En se sentant soutenus, ils deviennent plus disponibles émotionnellement pour leur enfant.
- Pour la famille dans son ensemble : la communication devient plus fluide, les tensions s’apaisent, et chacun peut trouver une place plus juste dans le système familial.
💡 Exemple :
Une famille en consultation pour leur enfant de 9 ans, très anxieux à l’école, découvre que chacun vivait au rythme de son anxiété. Après plusieurs séances de guidance, les parents ont appris à mettre des mots, à poser un cadre, et à ne plus organiser toute leur vie autour des peurs de l’enfant. Résultat : moins de stress familial, un enfant plus confiant et des parents qui se sentent enfin "aux commandes".
👉 La guidance parentale, ce n’est pas dire aux parents quoi faire, c’est les aider à trouver leurs propres ressources et à construire une manière d’être parent qui leur ressemble, tout en répondant aux besoins de leur enfant.
@Jérome : Il n'y a rien d'élémentaire dans l'éducation d'un enfant... En général les personnes que j'entends dire ça, soit elles n'ont pas d'enfants, soit elles sont dans le déni face au comportement de leurs enfants, et donc souvent face à leurs propres comportements problématiques !
@Twix : merci pour l'article ! La question que je me pose : comment accède-t-on à une aide de ce type ?
Et tu me dis qu'il n'y a rien d'élémentaire dans l'éducation...
Ok je sais faire aussi :
"Élémentaire :
Qui est à la base, au niveau le moins élevé d’un ordre hiérarchique.
(Par extension) Simple, aisé, rudimentaire"
Donc non, il n'y a rien de simple, ou rudimentaire dans l'éducation.
Étant donné que tu semble trouver anormal que des personnes puissent avoir besoin d'aide pour ça... Estimes tu que ce sont des choses qu'on devrait savoir faire spontanément ?
---
En Belgique, tu as des psychopédagogues ou des psys qui sont spécialisés dans les guidances.
En France, tu as... moi :D ou des psys qui font plutôt de la psychoéducation, dérivées des TCC ou de la systémie.
Selon le pays dans lequel tu es, je pourrais potentiellement te dire vers quoi te tourner.
Je me demandais si ça s'inscrivait parfois dans des parcours plus complexes, des renvois par des institutions ?
Est ce qu'il y a une possibilité de prise en charge, ou c'est forcément à la charge des parents ?
Les parents peuvent, s'ils le veulent, demander de l'aide auprès de la P.E. de leur département. Cette dernière peut proposer un accompagnement (sauf si l'enfant est en danger immédiat, dans ce cas, il y automatiquement retrait), éducatif qui peut passer par un assistant social, un éducateur, un psychologue clinicien d'état et/ou un psychologue clinicien/thérapeute libéral.
On n'est pas là pour juger, ni pour donner des ordres de comment vous devez faire, mais comprendre l'histoire de la famille et de vous aider à vous remettre de bout en tant que parents :)
Ché pas si j'ai répondu :p
Je trouve très pertinent et important que le soutien à la parentalité existe et soit proposé dans les structures sociales et médico-sociales.
La demande et les besoins sont plus qu'effectifs et cela peut s'avérer très complémentaire dans la prise en charge éducative de l'enfant qui est accompagné.
De plus, je trouve très courageux et rassurant que des parents en difficultés prennent l'initiative de demander de l'aide auprès des professionnels et structures dédiés. Ca démontre déjà une remise en question et une volonté de s'en sertir qui est plus qu'honorable.
Je comprends ce que veut dire Jérôme et...
Je suis navrée mais je pense que tu as tort. En effet, ça semble simple, logique et plein de bon sens de faire les choses bien avec un enfant. Et puis arrive l'enfant. Déjà il n'est pas toi. et il est un peu toi aussi et ça, ça fout un bordel pas possible dans ton rapport à lui. Ensuite il y a le deuil de l'enfant idéal, c'est facile de dire "pas de pression" mais c'est pas un chat justement! Tu as d'autres "attentes" pour un enfant et les dépasser c'est pas juste lui choisir un prénom bien nul et l'emmener chez le pédiatre, c'est un taf à temps plein.
Ensuite il y a la pression sociale : on éduque comme si, on est un bon parent quand on fait ça… Celle de l'entourage proche, (on est pas toujours d'accord entre papa et maman, ou maman et grand mère…), mais aussi le regard extérieur : les autres parents à l'école qui cherchent dans le tien l'assurance que le leur est normal, des gens qui n'ont pas d'enfants (mais quelle idée d'emmener un moutard dans un grand magasin à 18h30...?), des "encadrants" : profs, professionnels en tout genre (etc) qui auront tous à truc à redire.
élever un enfant, c'est pas juste lui dire "dit bonjour à la dame" et "te mouche pas dans ta main". c'est un poil plus compliqué.
(Mais je suis d'accord Jérôme, on sait que c'est ne pas lui dire, la 50eme fois "mais putain tu vas dire bonjour? faut que je brule doudou pour avoir un peu de politesse!" même si t'en meurt d'envie, parfois, souvent, un peu)