Témoignage anonyme : Cette décision qui a changé ma vie
Une décision qui a changé ma vie ? Aucune et trop.
À chaque carrefour, j’ai choisi : continuer ou sombrer.
À chaque port, j’ai embarqué ou largué des personnes, des objets, parfois encombrants, parfois indispensables.
J’ai laissé derrière moi des possibles, accumulé quelques regrets. Mais je ne peux pas dire que ces choix aient changé ma vie : je ne saurai jamais ce qu’elle aurait été autrement. Peut-être était-elle déjà écrite, nos décisions n’étant qu’un leurre de libre arbitre pour nous pousser à avancer.
Le seul vrai choix, celui qui pèsera vraiment, est peut-être encore devant moi. La vie me tendra d’autres épreuves. Et je m’interroge : serai-je encore assez forte ?
Il y a pourtant un choix que je n’ai jamais fait : renoncer. C’est ma constante. Chaque coup brise un peu le vase, mais chaque fissure me donne l’occasion de le renforcer, de le rendre plus beau.
Alors je me demande : à quand ma prochaine cicatrice ? Quelle forme prendra-t-elle ?
Je ne la redoute pas. Je l’attends comme un rendez-vous avec mon propre devenir. Comme un sculpteur devant le marbre, j’imagine déjà sa forme. Car j’ai appris que l’art de vivre ne consiste pas à éviter les coups, mais à les métamorphoser.
Mes cicatrices sont mes signatures. La prochaine sera peut-être la plus belle de toutes. C’est le pire que je me souhaite !
Les mots que vous venez de lire proviennent d’un témoignage anonyme, transmis avec sincérité 🌸
Je tiens à féliciter la personne qui a écrit cet article de manière anonyme. Il n’est pas simple de poser des mots.
Néanmoins, ne pas « attendre la prochaine cicatrice », mais se dire quoi qu’il advienne, j’ai les outils nécessaires pour faire face. =)
Et si je perds pied, c’est aussi le moment de comprendre, pourquoi, que puis-je faire pour y remédier?…qu’est ce que ça m’évoque?Est-ce un rappel de quelque chose déjà vécu ? quelle autre décision prendre (éviter les mêmes erreurs)? Etc
Être capable de remise en question n’est pas donné à tout le monde et la personne qui a écrit ces mots doit très certainement savoir le faire. Bravo :)
De toute manière on ne sort pas de cette existence immortel, alors autant profiter de nos années ici sans trop nous ajouter une charge mentale…
Bye bye 👋
la vie laisse des cicatrices mais ce sont grace à celle ci que l'on avance toujours et encore même si parfois le temps semble long pour se relever
Bravos pour ce partage trop beau.
Évidemment, je suis cynique! C'est juste l'impression que me renvoie le texte. Il est aussi joliment écrit qu'il est présomptueux. D'autres interpréteraient cet aveux de "courage" comme une forme d'optimisme et de résilience inspirant, ce que je renie pas totalement mais c'est quand même très difficile pour moi d'adhérer à ce type de "pensée magique".
Et là, je remets aucunement en cause le talent d'écriture indéniable de l'auteur, ni même sa capacité de résilience et d'encaissement. Au-delà de l'expérience personnel, on peut tirer un réel bénéfice à ne pas craindre l'avenir, mais de là à souhaiter que le vase se fêle à chaque fois davantage pour la gloire de se voir recoller les morceaux, de panser les plaies et se prouver qu'on est fort... Boarf.
Je pense qu'il faut croire au diction "ce qui ne te tue pas, te rends plus fort " pour adhérer cette vision, ce qui n'est pas mon cas. Pas dans la mesure où il ne constitue pas une réalité immuable et systématique.
D’abord, l’idée même que la souffrance soit systématiquement formatrice est une entorse à l’imprévisibilité de nos réactions. Elle présume une linéarité absurde dans notre rapport à l’adversité. Elle ignore l’imprévisibilité de nos émotions, la singularité de nos contextes, la complexité de nos comportements et réactions.
L’avenir, par définition, est un terrain jonché d’incertitudes, et supposer que toute douleur est un tremplin vers la grandeur, c’est nier la fragilité inhérente à notre condition. Ce n’est pas parce que tu as survécu à un naufrage que tu sais nager dans la tempête suivante.
Autrement, je salue sincèrement la démarche de publication. Témoigner s'est s'exposer aux autres et aux réactions éventuelles.
Merci pour le partage et bonne cicatrice.
"Car j’ai appris que l’art de vivre ne consiste pas à éviter les coups, mais à les métamorphoser."
Pour moi cette phrase me fait penser à l'art du Japon qui consiste de recoller des morceaux brisés de choses ( le kintsugi) , c'est à dire concernant ce texte, plus il y a de cicatrices, car il y en aura toujours car c'est la vie, plus ce sera "beau". :)