Le jour où j’ai compris que je voulais être thérapeute

Pendant douze ans, j’ai cru connaître le sens de ma vie. Je pensais qu’il se résumait à faire du soutien scolaire, à guider les enfants pour qu’ils s’élèvent, qu’ils gagnent en confiance, et surtout qu’ils découvrent que les apprentissages n’étaient pas si insurmontables qu’ils le croyaient.

Pendant douze ans, j’ai cru que ma mission était là, entre un exercice de conjugaison et une démonstration de maths, à redonner foi en leurs capacités.

Mais je me suis trompé.

Ce que je faisais était utile, bien sûr. Mais quelque chose en moi savait que ce n’était pas suffisant.

Je ne voyais pas seulement des difficultés scolaires. Je voyais l’anxiété dans leurs yeux avant d’entrer en classe, les blessures invisibles derrière une copie blanche, les colères qui n’étaient pas dues à un problème de grammaire mais à une douleur plus profonde.

Et puis, il y a trois ans, j’ai décidé de franchir la ligne. De ne plus me limiter à l’apprentissage des savoirs, mais d’aller là où ça fait mal, là où ça se construit aussi : l’accompagnement thérapeutique.

Aujourd’hui, je ne me contente plus d’expliquer un problème, je tends la main.

J’accompagne des enfants qui apprennent à apprivoiser leurs émotions.

J’aide des adolescents à sortir de l’ombre du harcèlement et à retrouver leur place.
Je soutiens des adultes qui veulent se reconstruire après un traumatisme ou un deuil.
Je marche à côté de ceux qui se sentent perdus, le temps qu’ils retrouvent leur chemin.

Et depuis trois ans, je revis. Parce que j’ai enfin trouvé ma place. Parce que ce que je fais a le goût du sens et l’odeur du vrai. Parce qu’au fond, j’ai compris que mon métier, ce n’est pas juste transmettre un savoir… c’est être là, vraiment là, pour que l’autre puisse redevenir acteur de sa propre vie.