Vous revenez de vos vacances et peut-être, comme beaucoup, vous êtes-vous dit "C’était beau, mais qu’est-ce qu’il y avait comme monde, une horreur !!!".

Déjà je suis d’accord avec vous, le problème c’est toujours les gens. Même si on est toujours les gens de quelqu’un...

Alors embarquez avec moi vers le point le plus paumé de la planète !

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Bienvenue au bout du monde

Imaginez un endroit sur Terre où vous pourriez crier, vous balader nu(e), chanter "You’re here, there’s nothing I fear !!!" à tue-tête comme dans un bon vieux karaoké, sans personne pour se boucher les oreilles en grimaçant, hurler "Je suis le roi du monde !" sans personne pour vous contredire, pour la bonne et simple raison qu’il n’y a absolument personne ?

Ni humains, ni touristes, ni TikTok. Même pas de réseau pour poster sur Instagram et montrer comme vous êtes bien tous seuls.

Rien.

Cet endroit existe, et il s’appelle : le point Nemo.

Et non, ce n’est pas une blague avec le poisson clown. Enfin, si, c’est un peu une blague quand même.

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C’est où, ce point Nemo ?

Le point Nemo a été baptisé ainsi par le croate Hrvoje Lukatela, un ingénieur cartographe et aussi joyeux luron à ses heures perdues. Il a choisi ce nom comme double clin d’oeil :

• nemo en latin signifie "personne".
• c’est aussi une référence au capitaine Nemo, le célèbre personnage du roman "Vingt mille lieues sous les mers" de Jules Verne.

Le point Nemo se trouve dans le sud de l’océan Pacifique, à environ 2 688 km de toute terre émergée, aux coordonnées suivantes :

48°52.6′S 123°23.6′W,

Autant dire que si vous tombez à l’eau ici, les humains les plus proches sont à bord de la Station Spatiale Internationale. Et ce n’est pas une métaphore.

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Plus proche des satellites que des villes ?

Oui. Et vous ne croyez pas si bien dire, car il y a mieux encore : sous vos pieds, dans l’eau, gisent des centaines d’objets venus de l’espace. Car le point Nemo, ce trou bleu perdu au milieu du néant, est aussi le cimetière des engins spatiaux.

Vous avez bien lu. C’est ici que la plupart des satellites, stations spatiales usagées et autres objets célestes sont envoyés pour mourir. L’URSS, la Chine, les États-Unis, l’Europe... tout le monde largue ses déchets là, comme des éléphants célestes venus pour leur dernier dans un cimetière marin.

Donc si vous barbotez trop longtemps dans les eaux du point Nemo, non seulement vous êtes plus proches de l’ISS que de toute autre habitation, mais en plus vous pourriez bien finir par vous la prendre sur le coin de la tronche, l’ISS...

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Pourquoi y balancer les trucs de l’espace ?

Parce que :

• Il n’y a personne dans le coin. Aucun trafic maritime. Pas de population humaine.
• Il y a peu de biodiversité (relativement parlant).
• C’est un endroit parfait pour faire tomber volontairement un objet en orbite, sans risques pour les gens ou les villes.

En langage spatial, ça s’appelle une désorbitation contrôlée. Et c’est là que les agences spatiales visent quand elles veulent faire "plouf" sans casser quoi que ce soit.

Par exemple, la station MIR, en 2001 : 130 tonnes de ferraille soviétique larguées comme une épave cosmique dans l’océan. La Station spatiale internationale est prévue pour désorbitation vers 2030. Et devinez où elle va atterrir ? Oui, encore au point Nemo.

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Et la vie marine, dans tout ça ?

Bonne question. Le point Nemo est aussi appelé "oceanic pole of inaccessibility", en français le pôle maritime d’inaccessibilité. Car c’est un endroit aussi inhospitalier pour la vie marine que pour les humains :

• Très peu de nutriments.
• Des courants océaniques défavorables.
• Une biodiversité relativement pauvre, mais pas totalement absente. On y trouve du plancton, quelques poissons profonds, et... des fragments de microplastiques et de titane venus de l’espace. Youpi.

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Conclusion : un lieu réel, une aura de fiction

Le point Nemo est bien réel. Mais il ressemble à un mythe. C’est un endroit que personne n’a jamais atteint directement, qui sert de décharge céleste, où la vie est rare, et l’humain, absent.

Et pourtant, il est là.

Immobile.

Patient.

À attendre les prochains visiteurs venus du ciel... ou des profondeurs ?

Car des chercheurs ont détecté des ADN inconnus dans les échantillons récupérés dans la zone. Alors soit on a des formes de vie encore non répertoriées, soit Lovecraft avait raison.

Fhtagn!