Crise d’angoisse ou crise de panique ?

Un article de Fantomas-2
Publié le 05/09/2025
Dans la section #Psychologie
Article public d'intéret général
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Une même traduction, deux mécanismes différents

"J’ai fait une crise d’angoisse."
"Non, je crois que c’était une crise de panique."

Entre les deux, notre cœur balance. Parce que dans la vie courante, les deux termes s’échangent, se confondent, se recouvrent même parfois dans les discours médicaux. Pourtant, derrière cette apparente synonymie, il existe deux réalités bien distinctes. Deux expériences que le corps et le psychisme ne vivent pas de la même façon, ni dans leur déclenchement, ni dans leur intensité.

Ce qui les rapproche

Anxiété, peur, détresse… Crise d’angoisse comme crise de panique ont ceci en commun qu’elles témoignent d’un débordement émotionnel aigu, souvent incontrôlable. Elles mobilisent toutes les deux notre système nerveux autonome et déclenchent des réactions physiques parfois violentes :

  • accélération du rythme cardiaque
  • sueurs froides
  • respiration courte ou bloquée
  • tremblements
  • sensation d’oppression ou d’étouffement
  • parfois nausées ou vertiges

Ces deux crises peuvent s’accompagner d’une peur intense de mourir, de devenir fou ou de perdre le contrôle. Elles nous plongent dans un état d’urgence psychique, comme si quelque chose de grave était en train d’arriver – alors qu’il n’y a, objectivement, aucun danger immédiat.

Ce qui les distingue

Et c’est là que les chemins se séparent. Car si les manifestations peuvent se ressembler, les causes et la chronologie diffèrent.

🌀 La crise d’angoisse : lente montée, souvent identifiable

La crise d’angoisse est progressive. Elle monte, elle gonfle, elle avertit. Elle s’annonce souvent par des pensées envahissantes, une hypervigilance, des ruminations, une tension diffuse. On sent qu’on “n’est pas bien”, qu’on est au bord de quelque chose. Parfois, on connaît même le déclencheur : un conflit, un stress, une appréhension.

Elle peut durer longtemps (plusieurs minutes à plusieurs heures), avec des vagues plus ou moins fortes.

Elle n’atteint pas toujours un pic, mais elle use. Elle fatigue. Elle grignote nos ressources petit à petit.

Exemple : une personne angoissée à l’idée de prendre l’avion va passer la veille à y penser, dormir peu, puis ressentir l’oppression monter au moment de l’embarquement.

💥 La crise de panique : explosion brutale et imprévisible

La crise de panique, elle, déborde sans prévenir. Elle est soudaine, brutale, inattendue. Une montée en flèche qui dure généralement entre 5 et 20 minutes, mais qui donne l’impression de mourir sur place.

Elle surgit sans déclencheur identifiable (même s’il en existe souvent un inconscient ou physiologique).

Elle peut se produire n’importe où, y compris dans des situations calmes. Ce qui la rend extrêmement insécurisante pour la personne qui la vit.

Exemple : en pleine lecture ou en marchant dans la rue, une personne sent subitement son cœur s’emballer, sa gorge se serrer, une terreur la submerger sans raison apparente.

Pourquoi les distingue-t-on en psychologie et en thérapie ?

Parce que le traitement ne sera pas le même.

  • Pour une personne souffrant de crises d’angoisse, on travaillera sur la gestion des pensées anxiogènes, la tolérance à l’incertitude, les anticipations catastrophiques.

  • Pour les attaques de panique, on ira souvent vers des techniques d’exposition intéroceptive, visant à désamorcer la peur de la peur, et à restaurer la confiance dans les sensations corporelles.

Et dans les deux cas, le lien au corps est central. Ce qu’il nous dit. Ce qu’on n’a pas écouté. Ce qu’on a trop accumulé.

En résumé

Critère Crise d’angoisse Crise de panique
Déclenchement Progressif, identifié ou anticipé Brutal, soudain, imprévisible
Durée Longue, vague, étalée Courte, mais très intense
Pensées associées Ruminations, inquiétude, scénarios Peur de mourir, devenir fou, perdre le contrôle
Mécanisme Montée anxieuse consciente Décharge du système nerveux autonome
Accompagnement ciblé Travail sur les pensées et la régulation Travail sur le rapport au corps et la peur de la peur

Et toi, si tu faisais le point ?
As-tu déjà vécu l’un ou l’autre de ces états ? Sais-tu les différencier ? Et si ce n’est pas encore le cas… ce n’est pas grave. On apprend, on écoute, on avance.

12 commentaires
LeDétective
()
Très bon article! Je ne connaissais pas la différence entre les deux. J'utilisais les termes de manière interchangeable.
Après avoir lu la propa, je comprends mieux mes propres moments d'angoisse et de panique. Oui ce sont des choses que je vis de temps en temps. Plutôt des angoisses que des paniques cela dit. Encore merci pour l'article.
Un espion
()
Merci pour l'explication... Je sais donc maintenant que lors de l'activité spéléo, j'ai fait une crise de PANIQUE et non d'angoisse 😅
Machin
()
La différence m'était assez vague voir inconnue merci :)

j'ai donc fait une crise de panique face a une araignée il y a quelques années ^^
et j'ai donc fait une crise d'angoisse y a quelques mois :D
un fureteur
()
Je pensais que c'était la même chose les deux.


Je crois avoir déjà fait des crises d'angoisse et des crises de panique Lors de ma recherche de logement c'était une crise d'angoisse de rien trouver et lors de peurs qui arrivent d'un coup comme dans la rue ou chez moi c'est des crises de panique alors.

Peur de perdre le contrôle surtout...

LeDétective
()
Merci pour cet très bel article :-) qui me permet de mieux cerner entre crise d'angoise et panique
Le surveillant
()
Merci pour cet article. Mais les crises d’angoisses peuvent aussi connaître un pic (pas obligatoirement) au bout d’une longue montée d’angoisse ? Moi des fois j’ai du mal à comprendre ce qui m’angoisse parce que j’ai l’impression que ça peut etre l’accumulation de plusieurs facteurs angoissants mais pas d’un gros truc. Plutôt plein de petits trucs qui accumulés me font monter l’angoisse petit a petit pour souvent arriver a une crise... ou pas. Au mieux ca dure quelques heures mais j’ai déjà connu des épisodes de plusieurs semaines aussi...
Un Observateur
()
Merci Twix pour cet article qui met en lumière la différence entre les deux... Pour ma part je suis v sujette aux 2
Le surveillant
()
Question @twix; est ce que la conso de certaines substances peuvent altérer le tableau clinique initial d’une crise d’angoisse/ de panique, surtout le paramètre cardiaque ?
Un Observateur
()
@Zoubi : Est-ce que je peux en savoir plus sans entrer dans la confidentialité du dossier ?
Type de substance ? Médication ?
Etc.
Un Observateur
()
Carnage : "Merci pour cet article. Mais les crises d’angoisses peuvent aussi connaître un pic (pas obligatoirement) au bout d’une longue montée d’angoisse ?"

Oui, c’est possible.
Maintenant, on n'est pas sûr du moment de la décompensation en crise d’angoisse.
Il y a un déclencheur systématique, mais il y en a autant que de patients
Un témoin
()
Le tract et la crise d'angoisse sont-ils la même chose ? Qu'en pensez vous, twix ?
Un curieux
()
Twix @Zoubi : Est-ce que je peux en savoir plus sans entrer dans la confidentialité du dossier ?Type de substance ? Médication ?
Etc.

@ Twix: on a tous été jeunes, ou moins jeunes, je fais évidemment allusion à des substances diverses et variées.
Mais ma question réside sur le Mdma.
Le mieux est de ne pas en consommer mais j’ai eu une expérience qui m’avait donné l’inverse de ce qui était attendu. La panique est arrivée alors que je sentais mon cœur ralentir de plus en plus, les frissons, tremblements me gagner.
Je ne suis pas experte là dedans mais à l’époque on m’avait filer de la C pour « couper » les effets
Alors qu’avec du recul, je sais que ce n’est que psychologique, car ça change juste l’aspect de ce qu’on vit.
(Vous n'avez pas (encore) les droits nécessaires pour répondre à cet article)
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