Crise d’angoisse ou crise de panique ?
Une même traduction, deux mécanismes différents
"J’ai fait une crise d’angoisse."
"Non, je crois que c’était une crise de panique."
Entre les deux, notre cœur balance. Parce que dans la vie courante, les deux termes s’échangent, se confondent, se recouvrent même parfois dans les discours médicaux. Pourtant, derrière cette apparente synonymie, il existe deux réalités bien distinctes. Deux expériences que le corps et le psychisme ne vivent pas de la même façon, ni dans leur déclenchement, ni dans leur intensité.
Ce qui les rapproche
Anxiété, peur, détresse… Crise d’angoisse comme crise de panique ont ceci en commun qu’elles témoignent d’un débordement émotionnel aigu, souvent incontrôlable. Elles mobilisent toutes les deux notre système nerveux autonome et déclenchent des réactions physiques parfois violentes :
- accélération du rythme cardiaque
- sueurs froides
- respiration courte ou bloquée
- tremblements
- sensation d’oppression ou d’étouffement
- parfois nausées ou vertiges
Ces deux crises peuvent s’accompagner d’une peur intense de mourir, de devenir fou ou de perdre le contrôle. Elles nous plongent dans un état d’urgence psychique, comme si quelque chose de grave était en train d’arriver – alors qu’il n’y a, objectivement, aucun danger immédiat.
Ce qui les distingue
Et c’est là que les chemins se séparent. Car si les manifestations peuvent se ressembler, les causes et la chronologie diffèrent.
🌀 La crise d’angoisse : lente montée, souvent identifiable
La crise d’angoisse est progressive. Elle monte, elle gonfle, elle avertit. Elle s’annonce souvent par des pensées envahissantes, une hypervigilance, des ruminations, une tension diffuse. On sent qu’on “n’est pas bien”, qu’on est au bord de quelque chose. Parfois, on connaît même le déclencheur : un conflit, un stress, une appréhension.
Elle peut durer longtemps (plusieurs minutes à plusieurs heures), avec des vagues plus ou moins fortes.
Elle n’atteint pas toujours un pic, mais elle use. Elle fatigue. Elle grignote nos ressources petit à petit.
Exemple : une personne angoissée à l’idée de prendre l’avion va passer la veille à y penser, dormir peu, puis ressentir l’oppression monter au moment de l’embarquement.
💥 La crise de panique : explosion brutale et imprévisible
La crise de panique, elle, déborde sans prévenir. Elle est soudaine, brutale, inattendue. Une montée en flèche qui dure généralement entre 5 et 20 minutes, mais qui donne l’impression de mourir sur place.
Elle surgit sans déclencheur identifiable (même s’il en existe souvent un inconscient ou physiologique).
Elle peut se produire n’importe où, y compris dans des situations calmes. Ce qui la rend extrêmement insécurisante pour la personne qui la vit.
Exemple : en pleine lecture ou en marchant dans la rue, une personne sent subitement son cœur s’emballer, sa gorge se serrer, une terreur la submerger sans raison apparente.
Pourquoi les distingue-t-on en psychologie et en thérapie ?
Parce que le traitement ne sera pas le même.
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Pour une personne souffrant de crises d’angoisse, on travaillera sur la gestion des pensées anxiogènes, la tolérance à l’incertitude, les anticipations catastrophiques.
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Pour les attaques de panique, on ira souvent vers des techniques d’exposition intéroceptive, visant à désamorcer la peur de la peur, et à restaurer la confiance dans les sensations corporelles.
Et dans les deux cas, le lien au corps est central. Ce qu’il nous dit. Ce qu’on n’a pas écouté. Ce qu’on a trop accumulé.
En résumé
Critère | Crise d’angoisse | Crise de panique |
---|---|---|
Déclenchement | Progressif, identifié ou anticipé | Brutal, soudain, imprévisible |
Durée | Longue, vague, étalée | Courte, mais très intense |
Pensées associées | Ruminations, inquiétude, scénarios | Peur de mourir, devenir fou, perdre le contrôle |
Mécanisme | Montée anxieuse consciente | Décharge du système nerveux autonome |
Accompagnement ciblé | Travail sur les pensées et la régulation | Travail sur le rapport au corps et la peur de la peur |
Et toi, si tu faisais le point ?
As-tu déjà vécu l’un ou l’autre de ces états ? Sais-tu les différencier ? Et si ce n’est pas encore le cas… ce n’est pas grave. On apprend, on écoute, on avance.
Après avoir lu la propa, je comprends mieux mes propres moments d'angoisse et de panique. Oui ce sont des choses que je vis de temps en temps. Plutôt des angoisses que des paniques cela dit. Encore merci pour l'article.
j'ai donc fait une crise de panique face a une araignée il y a quelques années ^^
et j'ai donc fait une crise d'angoisse y a quelques mois :D
Je crois avoir déjà fait des crises d'angoisse et des crises de panique Lors de ma recherche de logement c'était une crise d'angoisse de rien trouver et lors de peurs qui arrivent d'un coup comme dans la rue ou chez moi c'est des crises de panique alors.
Peur de perdre le contrôle surtout...
Type de substance ? Médication ?
Etc.
Oui, c’est possible.
Maintenant, on n'est pas sûr du moment de la décompensation en crise d’angoisse.
Il y a un déclencheur systématique, mais il y en a autant que de patients
Etc.
@ Twix: on a tous été jeunes, ou moins jeunes, je fais évidemment allusion à des substances diverses et variées.
Mais ma question réside sur le Mdma.
Le mieux est de ne pas en consommer mais j’ai eu une expérience qui m’avait donné l’inverse de ce qui était attendu. La panique est arrivée alors que je sentais mon cœur ralentir de plus en plus, les frissons, tremblements me gagner.
Je ne suis pas experte là dedans mais à l’époque on m’avait filer de la C pour « couper » les effets
Alors qu’avec du recul, je sais que ce n’est que psychologique, car ça change juste l’aspect de ce qu’on vit.