Le premier rendez-vous en thérapie : une rencontre fondatrice

Un article de Fantomas-2
Publié le 01/10/2025
Dans la section #Psychologie
Article public d'intéret général
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Conforme ou séditieux?

Le premier rendez-vous en thérapie est un moment singulier. Il marque la naissance d’un espace de parole nouveau, souvent porteur d’espoir, parfois teinté d’inquiétude. Que l’on soit thérapeute ou patient, cette première séance a un poids particulier : celui d’une rencontre humaine et d’un engagement mutuel.

Du côté du patient : franchir une porte, en ouvrir d’autres

Venir à un premier rendez-vous thérapeutique n’est jamais anodin. Pour beaucoup, c’est un acte courageux, mûri, attendu – parfois redouté. Il y a les attentes, les doutes, les expériences passées (bonnes ou mauvaises), les idées reçues sur la thérapie. Et surtout, il y a ce besoin, plus ou moins clair, mais suffisamment pressant pour qu’on prenne rendez-vous.

Lors de ce premier contact, on ne sait pas toujours quoi dire. On se demande si on va être jugé, compris, aidé. On essaie de résumer l’essentiel en quelques phrases : "Je ne vais pas bien.", "Je ne dors plus.", "Je ne sais pas ce qui m’arrive." Parfois, tout sort en vrac ; parfois, les mots manquent. C’est normal. Le rôle du thérapeute est justement de créer un cadre pour que la parole se déplie peu à peu, à son rythme.

Du côté du thérapeute : accueillir, comprendre, contenir

Pour le thérapeute, cette première séance est aussi déterminante. Il ne s’agit pas de tout comprendre tout de suite, mais de poser les bases d’une alliance. Cela implique une écoute attentive, bienveillante mais aussi rigoureuse. Le praticien doit recueillir les informations nécessaires pour cerner la situation, sans brusquer, sans induire, en laissant de la place à l’indicible.

C’est là qu’intervient l’anamnèse, ce temps spécifique de recueil de l’histoire personnelle, familiale, médicale, psychologique et sociale du patient. Ce n’est pas un interrogatoire : c’est une exploration, un fil qu’on déroule ensemble pour repérer les nœuds, les coupures, les répétitions, les ressources.

À quoi sert l’anamnèse ?

L’anamnèse permet de :

  • Comprendre le contexte global dans lequel s’inscrit la souffrance actuelle.
  • Identifier les facteurs de vulnérabilité et les mécanismes de défense.
  • Relever les dynamiques relationnelles ou familiales qui influencent le vécu.
  • Distinguer ce qui relève d’un symptôme, d’un mode de fonctionnement, ou d’une histoire de vie.
  • Poser une hypothèse clinique prudente, sans étiquetage.

C’est un outil de compréhension, pas de diagnostic figé. Elle donne au thérapeute une première cartographie du terrain, mais c’est bien le travail thérapeutique, au fil des séances, qui viendra affiner la lecture.

Dans certaines approches comme la thérapie cognitive et comportementale (TCC), cette première séance est aussi l’occasion de repérer les ressources du patient. On ne se contente pas d’explorer la souffrance : on observe ce qui tient encore debout, ce qui a permis de faire face jusqu’ici, ce qui peut être mobilisé pour engager un changement.

Le thérapeute cherche ainsi à évaluer la disponibilité du patient à s’impliquer dans la démarche, à identifier les forces internes (résilience, capacités d’introspection, motivation) et les ressources externes (soutien social, stabilité de l’environnement). En TCC, il ne s’agit pas seulement de comprendre le problème, mais aussi de vérifier si les conditions sont réunies pour entamer la mise à jour des schémas de pensée ou de comportement. Cette posture active dès la première rencontre permet de clarifier les attentes, d’adapter le rythme de travail et parfois, d’orienter autrement si nécessaire.

Pourquoi doit-elle être aussi complète que possible ?

Une anamnèse incomplète ou trop superficielle risque de masquer des enjeux essentiels : une enfance marquée par des violences non verbalisées, un deuil non reconnu, un traumatisme enfoui, un attachement insécure… Autant de facteurs qui, s’ils ne sont pas mis en lumière, peuvent ralentir voire bloquer la progression.

Une anamnèse bien menée ne force pas le patient à tout dire tout de suite, mais elle ouvre des portes. Elle indique qu’ici, on peut tout déposer – quand on est prêt. Et pour le thérapeute, elle constitue un repère précieux pour éviter les interprétations hâtives, respecter le rythme du patient et proposer une approche adaptée.

Un pacte d’alliance

Le premier rendez-vous, c’est aussi le moment de vérifier si la rencontre “fonctionne”. Il n’y a pas d’obligation à continuer, ni pour le patient, ni pour le thérapeute. C’est un pacte librement consenti. On peut prendre un temps de réflexion, revenir plus tard, poser des questions sur la méthode employée.

Mais quand l’alliance commence à se tisser, même timidement, alors un espace s’ouvre. Celui du travail sur soi, de la mise en mots, de la reconstruction. Et tout cela commence, souvent, par une première phrase dite dans un bureau, un cabinet, un lieu de soins : "Je crois que j’ai besoin d’aide."

3 commentaires
Bidule
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J’ai fait deux premiers rdv: deux échecs ahaha
Chose
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J'ai eu plusieurs premiers rdv. Le tout premier j'ai crusher sur la psy, avec le recul c'était juste l'effet mignonne et a l'écoute. A l'époque j'avais l'impression que personne ne m'écoutais vraiment.

Le dernier j'ai eu un excellent feeling et la thérapie a été salvatrice. Personnellement j'ai besoin d'une sorte d'échange, pas juste moi qui parle. Nos séances c'était 30min ou je parle, 15 min où on bavardais comme des potes du coup la relation été vraiment cool pour moi. Je doute pas que ca fasse partie de la thérapie mais ca m'as fait du bien.
Chose
()
Faut vraiment que j'arrive a franchir cette porte
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