3e art đŸ‘ïž Artiste : Le Caravage

Un article de Fantomas-2
Publié le 16/10/2025
Dans la section #ART
Article public d'intéret général
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Le Caravage était décrit en son temps comme le Maßtre absolu du Clair-Obscur.

Michelangelo Merisi, dit Le Caravage (1571–1610), est l’un des peintres les plus rĂ©volutionnaires du Baroque italien. Sa peinture rĂ©aliste, dramatique et souvent violente rompt avec l’idĂ©alisation maniĂ©riste de son Ă©poque. Il impose une nouvelle vision du sacrĂ©, ancrĂ©e dans le quotidien et empreinte d’une profonde humanitĂ©. Son usage du clair-obscur – ce contraste extrĂȘme entre ombre et lumiĂšre – influencera durablement la peinture europĂ©enne.

J’ai donc cherchĂ© ses Ɠuvres les plus emblĂ©matiques, mĂȘme si ce ne sont pas mes prĂ©fĂ©rĂ©es

1. La Vocation de saint Matthieu (1599–1600)

📍 Église San Luigi dei Francesi, Rome

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Dans un dĂ©cor de taverne sombre, JĂ©sus pointe du doigt Matthieu, assis avec d’autres percepteurs d’impĂŽts. La lumiĂšre, diagonale et brutale, guide le regard vers Matthieu, dans un Ă©cho direct Ă  la CrĂ©ation d’Adam de Michel-Ange. Cette scĂšne biblique prend vie dans un contexte contemporain au peintre, soulignant la vocation comme un Ă©vĂ©nement ordinaire aux consĂ©quences extraordinaires.

2. Le Martyre de saint Matthieu (1600)

📍 Église San Luigi dei Francesi, Rome

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Dans cette composition violente, le bourreau s’apprĂȘte Ă  frapper Matthieu au sol, tandis qu’un ange tend la palme du martyre. Le Caravage mĂȘle chaos, Ă©motion et lumiĂšre surnaturelle dans une mise en scĂšne théùtrale. Le tableau capture un moment de tension maximale, tĂ©moin de la cruautĂ© humaine et de l’espoir cĂ©leste.

3. Judith décapitant Holopherne (vers 1599)

📍 Galerie nationale d’art ancien, Rome

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Une scĂšne saisissante : Judith, jeune et rĂ©solue, tranche la gorge d’Holopherne. Le sang jaillit avec un rĂ©alisme glaçant. Le contraste de lumiĂšre souligne les expressions – horreur, dĂ©termination, surprise – et donne une intensitĂ© dramatique unique. Le Caravage n’idĂ©alise rien : la violence est brute, presque insoutenable.

4. La Mise au tombeau (1602–1603)

📍 PinacothĂšque des MusĂ©es du Vatican

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Le Christ mort est soutenu par Jean et NicodĂšme, tandis que Marie et les autres femmes pleurent. Le Caravage place le spectateur presque au niveau de la tombe, l’invitant Ă  vivre la scĂšne. L’émotion est palpable. La lumiĂšre, venant du haut, met en relief les visages bouleversĂ©s et les corps lourds.

5. David avec la tĂȘte de Goliath (vers 1610)

📍 Galerie Borghùse, Rome

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Ce tableau, peint peu avant sa mort, est une Ɠuvre poignante. Le visage de Goliath dĂ©capitĂ© est en rĂ©alitĂ© un autoportrait du Caravage. David semble triste, presque compatissant. Une lecture possible : le jeune hĂ©ros contemple la chute d’un homme brisĂ© par ses propres dĂ©mons, une mĂ©taphore de l’artiste lui-mĂȘme.

Tout est dans le style et l’influence, mais Ă©galement d’un rĂ©alisme brut : il utilisait des modĂšles de la rue, parfois des prostituĂ©es ou des mendiants, pour incarner des figures bibliques.

Son clair-obscur est effectivement théùtral, et ses jeux de lumiĂšre ont d’ailleurs inspirĂ© les tĂ©nĂ©bristes comme Georges de La Tour ou Rembrandt.

Pour la petite histoire, le Caravage a Ă©galement connu quelques dĂ©boires : accusĂ© de meurtre, il fuit Rome et meurt Ă  39 ans dans des circonstances mystĂ©rieuses. Son Ɠuvre, longtemps oubliĂ©e, est redĂ©couverte au XXe siĂšcle.

En conclusion, le Caravage a bouleversé la peinture occidentale, de par sa maniÚre de représenter la vérité humaine, sans fard, dans la douleur comme dans la grùce ; il a donné au sacré un visage profondément humain.

Aujourd’hui encore, ses tableaux fascinent par leur intensitĂ© dramatique et leur puissance visuelle.

8 commentaires
Un gars
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Jolies Ɠuvres, je ne le connaissait pas, merci pour la dĂ©couverte :)
Truc
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Personnellement j'ai beaucoup de mal avec sa vision cruelle du catholicisme, je sais pas si il la dénonce ou si il la célÚbre.

Du coup tout ces tableaux provoque un malaise chez moi.
Le surveillant
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Judith decapitant holopherne.
Un grand classique dans la sphĂšre fĂ©ministe Ă  l’origine de tant de memes hilarants.
Sinon j’adore le caravage.
Un espion
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PlutĂŽt fan aussi de son oeuvre, merci pour ces quelques rappels :)
un fureteur
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Les femmes adorent , les hommes dĂ©testent suis je moi-mĂȘme une toile de Caravage ?
Un Intrus
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Le plus grand des plus grand, si j'ai eu mon DNSEP c'est en grande partie Ă  lui et sa dĂ©marche rĂ©volutionnaire artistique 😎 le best of the best 😎
Chose
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Ce que j'adore chez le Caravage c'est ce cÎté "bipolaire" qu'il peut avoir : ce coté profondément pieux et totalement décadent ainsi que comme tu l'as dit, le clair obscur intense de ses toiles.
Il est dit qu'il choisissait ses modÚles dans les rues parmi les prostitués, les mendiants, ses amants... J'avais lu que pour son tableau "la mort de la Vierge", il avait choisi comme modÚle le cadavre d'une prostituée qui s'était noyée. Je ne suis pas certaine que sa façon de rendre le divin plus humain ait été totalement approuvé par les autorités religieuses de l'époque.
-_-
Truc
()
Toujours une émotion à la fois perturbante et fascinante face à une immense peinture du Caravage.
Le souvenir marquant d'une expĂ©rience au MusĂ©e de Rouen, oĂč une salle lui est dĂ©diĂ©e... et oĂč seule Ă  l'ouverture du musĂ©e je me suis retrouvĂ©e face Ă  ses toiles sanglantes, on se sent vraiment tout petit et mal Ă  l'aise.
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