đș SĂRIE : Skins

Connaissez-vous la série SKINS (UK) ?
Ado, jâavais adorĂ© la sĂ©rie "Et alors" (As If) qui Ă©tait diffusĂ©e sur KD2A, que je nâai jamais retrouvĂ©e. Jâen parlais avec une amie qui avait Ă©galement adorĂ© "Et Alors", et qui mâa conseillĂ© de regarder Skins qui selon elle, Ă©tait fait du mĂȘme bois.
Dans les articles que jâai pu consulter, Skins est dĂ©crite comme Ă©tant "le cri brĂ»lant et brut dâune jeunesse sans filtre". MĂȘme si elle est capillotractĂ©e, une telle description ne pouvait pas manquer de mâintriguer. Jâai sautĂ© le pas, et câest ainsi que je suis tombĂ©e dans Skins.
Je comprends tout Ă fait quâelle ait Ă©tĂ© dĂ©crite comme un vĂ©ritable phĂ©nomĂšne culturel, qui a changĂ© dâune certaine façon le paysage tĂ©lĂ©visuel par son audace, et son style inimitable.
Créée par Bryan Elsley et Jamie Brittain, elle a été diffusée entre 2007 et 2013 au Royaume-Uni, et a littéralement bouleversé les codes du teen drama de par son cÎté excessif et souvent brut.
il faut admettre que lĂ oĂč de nombreuses sĂ©ries pour ados lissent les Ă©motions et enjolivent les situations, ne montrant que des situations gnan-gnan, grotesques ou convenues et qui se finissent toujours bien, Skins a choisi un rĂ©alisme cru : sexe, drogue, troubles alimentaires, santĂ© mentale, deuil, homosexualitĂ©, pression scolaire : aucun sujet nâest tabou. Certes, de nombreuses autres sĂ©ries traitent des mĂȘmes sujets, mais lĂ , on est quand mĂȘme sur un autre level.

Chaque Ă©pisode a la particularitĂ© de sâattarder sur un personnage spĂ©cifique (comme "Et Alors, dâailleurs), et offre ainsi une plongĂ©e intime dans sa psychĂ© et ses conflits, montrant un miroir de lâadolescence, sans retouche et sans fard.
Le ton est souvent sombre, mais jamais moralisateur. La sĂ©rie ne fait que raconter la vie de ses protagonistes, sans les juger, elle prĂ©fĂšre simplement raconter ce quâest leur quotidien, leur vision, leurs attentes.. Cette posture empathique permet aux spectateurs de sâattacher Ă ces personnages parfois instables, souvent Ă©corchĂ©s, mais avant tout profondĂ©ment humains, tels que nous pourrions tous lâĂȘtre (ou lâavons Ă©tĂ©), avec nos failles, nos carences, nos peurs, nos tares.
Une autre originalitĂ© de Skins, câest son format par "gĂ©nĂ©rations" : tous les deux ans, le casting principal est (presque) entiĂšrement renouvelĂ©, reflĂ©tant la nature Ă©phĂ©mĂšre de lâadolescence et prenant toujours des jeunes auxquels on peut sâidentifier :
GĂ©nĂ©ration 1 (saisons 1 & 2) : Avec Tony, Effy, Cassie, Sid ou encore Chris, cette premiĂšre fournĂ©e est souvent considĂ©rĂ©e comme la plus emblĂ©matique et a dâailleurs Ă©tĂ© ma prĂ©fĂ©rĂ©e. Elle pose les bases de lâunivers intense de la sĂ©rie, oĂč le chaos intĂ©rieur de chaque protagoniste sâexprime Ă travers leurs fĂȘtes dĂ©bridĂ©es ou les drames quâils rencontrent.

GĂ©nĂ©ration 2 (saisons 3 & 4) : CentrĂ©e autour dâEffy (la seule Ă faire le lien et quâon retrouve un peu, tout le long), cette seconde vague introduit des figures comme Freddie, Cook, Naomi et Emily. La sĂ©rie gagne en noirceur, explorant des thĂšmes encore plus profonds, avec un peu plus de maturitĂ©.

GĂ©nĂ©ration 3 (saisons 5 & 6) : Moins aimĂ©e par certains fans, cette derniĂšre gĂ©nĂ©ration nâen est pas moins audacieuse. Elle explore des identitĂ©s diverses et des enjeux sociaux plus contemporains. Jâai failli lĂącher au dĂ©but de la saison 5, mais je voulais absolument voir comment ça finissait, alors je me suis accrochĂ©e (et je ne regrette pas du tout)

Skins: Fire, Pure & Rise (2013) : Une mini-saison spĂ©ciale en trois volets centrĂ©e sur Cassie, Effy et Cook, montrant lâĂ©volution de leurs personnages devenus jeunes adultes.

Skins UK a rĂ©vĂ©lĂ© de nombreux acteurs aujourdâhui reconnus Ă lâinternational : Nicholas Hoult que je suis avec attention (vous lâavez vu dans Mad Max: Fury Road, JurĂ© n°2, Nosferatu et plus rĂ©cemment Superman), Dev Patel (Slumdog Millionnaire), Kaya Scodelario (Le Choc des Titans, Le Labyrinthe, Pirates des CaraĂŻbes), Jack OâConnell (qui a vraiment assurĂ© dans le rĂŽle de Blake Fielder-Civil, dans le biopic sur Amy Winehouse, un rĂŽle qui lui allait super bien) ou Daniel Kaluuya, (que vous avez pu voir dans Black Mirror, Johnny English, Kick-Ass 2, Get Out, Black Panther, et qui a Ă©galement scĂ©nariste de certains Ă©pisodes de Skins) ont tous fait leurs armes dans la sĂ©rie avant de percer au cinĂ©ma.

Câest aussi dans sa maniĂšre de crĂ©er que Skins innove : les scĂ©naristes sont jeunes, souvent proches de lâĂąge des personnages, ce qui permet une Ă©criture qui semble plus authentique, nerveuse et surtout plus connectĂ©e Ă la rĂ©alitĂ©.
Plus dâune dĂ©cennie aprĂšs ses dĂ©buts, Skins reste une Ćuvre culte. Elle a ouvert la voie Ă dâautres sĂ©ries plus rĂ©alistes et audacieuses sur lâadolescence, comme Euphoria ou Sex Education. Sa bande-son est vraiment bien choisie, sa mise en scĂšne stylisĂ©e et son refus des clichĂ©s en font une rĂ©fĂ©rence encore citĂ©e aujourdâhui, mais surtout, Skins a eu le mĂ©rite de donner une voix aux jeunes, dans toute leur complexitĂ© ; pas comme des caricatures ou des stĂ©rĂ©otypes, mais comme des ĂȘtres en construction.
En conclusion, regarder Skins, ce nâest pas seulement suivre une sĂ©rie pour ados : câest plonger dans un tourbillon dâĂ©motions oĂč lâadolescence est dĂ©peinte dans ce quâelle a de plus douloureux, mais aussi de plus vivant. Un cri sincĂšre, parfois violent, et surtout, un Ă©lectrochoc gĂ©nĂ©rationnel.
Jâai toujours eu envie de voir la version US, mais je suis tellement attachĂ©e Ă la version UK que je nâai jamais osĂ© franchir le pas et si jamais vous avez vu les deux, je veux bien avoir votre avis !
Jâavais peur de revoir les perso une fois atteint lâĂąge adulte, surtout pour Effy et Cook vu que ce sont mes perso prĂ©fĂ©rĂ©s, mais jâai trouvĂ© ça rĂ©ussi.
Quelques acteurs ont mĂȘme trouvĂ© un rĂŽle dans game of thrones aprĂšs ça et Kaya Scodelario a la carriĂšre quâon lui connaĂźt dĂ©sormais.
Effy > row
En revanche, Skins, jamais vu :/