Et si on parlait des hormones...
🧬 Quand le corps s’en mêle : le rôle des hormones dans la santé psychique
"Je ne comprends pas… je pleure pour rien."
"Je suis à cran, mais j’ai aucune raison."
"Je suis tout le temps fatigué, même quand je dors."
"C’est sûrement dans ma tête."
Et si c’était… aussi dans le corps ?
Dans nos cabinets, on voit passer des personnes épuisées, à fleur de peau, anxieuses ou démotivées, qui culpabilisent de ne pas réussir à "aller mieux", malgré les efforts.
Et parfois, en creusant, on met le doigt sur un terrain bien plus large que le seul psychisme : les hormones.
💡 Non, ce n’est pas “juste dans la tête”
La psychologie n’est pas suspendue dans le vide.
Elle s’ancre dans un corps.
Un corps régulé par des systèmes hormonaux complexes, qui influencent directement :
- notre niveau d’énergie
- notre humeur
- notre appétit
- notre sommeil
- notre libido
- notre motivation
Autrement dit : notre santé mentale.
Et quand le système hormonal est déréglé, le psychisme peut en payer le prix — sans que la cause soit toujours visible ou diagnostiquée.
🔁 Les hormones qui régulent l’humeur
Certaines hormones sont intimement liées à notre équilibre émotionnel :
- Cortisol : l’hormone du stress. Trop = anxiété chronique, irritabilité, fatigue.
- Sérotonine : régule l’humeur, le sommeil, l’appétit. En baisse = déprime, insomnie.
- Dopamine : motivation, plaisir, attention. Trop basse = fatigue, démotivation, TDAH-like.
- Ocytocine : lien, attachement, confiance. Liée aux émotions sociales.
- Œstrogènes et progestérone : très variables chez les femmes, influencent l’humeur, la régulation émotionnelle, la sensation de bien-être ou d’effondrement.
- Testostérone : pas qu’une affaire de libido ou de muscles. Influence l’énergie, la confiance, l’initiative.
- Thyroïdiennes (T3/T4) : indispensables à la vitalité globale. Trop faibles = fatigue, lenteur, morosité. Trop hautes = agitation, troubles du sommeil, anxiété.
🌪️ Ces phases où tout se dérègle…
Il existe des moments de la vie où le corps est en “réinitialisation hormonale”, plus ou moins bien vécue :
- Puberté : effet boule de neige sur l’humeur, l’anxiété, l’identité.
- Cycle menstruel : variations hormonales parfois violentes, qui peuvent provoquer irritabilité, pleurs inexpliqués, perte de motivation (et non, ce n’est pas un caprice).
- Syndrome prémenstruel sévère ou PMDD : encore peu connu, mais peut provoquer de vrais épisodes dépressifs ou anxieux.
- Grossesse et post-partum : chute hormonale brutale, baby blues, voire dépression post-partum (et non, t’as un bébé, sois heureuse ! ne suffit pas).
- Périménopause et ménopause : instabilité émotionnelle, irritabilité, insomnie, baisse d’énergie, impression de ne plus se reconnaître.
- Andropause (chez les hommes) : fatigue, irritabilité, repli, déprime, parfois confondus avec un burn-out ou une crise existentielle.
- Troubles de la thyroïde, SOPK, endométriose : souvent accompagnés de troubles anxieux ou dépressifs secondaires.
😟 Quand le mal-être est hormonal (et on ne le sait pas)
De nombreuses personnes viennent consulter un psy pour une souffrance émotionnelle, alors qu’il y a une cause organique sous-jacente non explorée.
Quelques exemples :
- une jeune femme sous pilule qui développe des troubles anxieux inexpliqués
- un homme fatigué, ralenti, démotivé... en hypothyroïdie
- une adolescente qu’on pense “dépressive”, alors qu’elle vit un syndrome prémenstruel sévère
- une maman qui se sent “nulle” post-accouchement, alors qu’elle traverse un effondrement hormonal majeur
👉 Et tout ça sans test sanguin, sans dépistage, sans coordination avec le corps médical.
🧠 Ce qu’un psy peut (et ne peut pas) faire
Un psy ne prescrit pas, ne dose pas, ne diagnostique pas un trouble hormonal.
Mais il peut :
- repérer les signes cliniques d’un déséquilibre
- travailler en réseau avec des médecins, gynécos, endocrinos
- informer, orienter, déculpabiliser
- aider à poser un cadre psychologique dans ces phases de dérégulation
Et surtout : rappeler que ce que tu ressens n’est pas imaginaire, même quand les analyses sont normales.
Parce que l’expérience subjective du dérèglement hormonal est bien réelle — et souvent violente.
💬 En conclusion : penser global, écouter le corps autant que l’âme
> La psychologie, ce n’est pas que dans la tête.
> C’est aussi dans les cellules, les glandes, le rythme du corps.
>
> Parfois, pour aller mieux, il ne faut pas “positiver”. Il faut explorer l’hormonal.
>
> Un psy ne remplace pas un médecin.
> Mais il peut t’aider à ne pas te prendre pour une folle, un fainéant ou un paresseux… quand ton corps, simplement, envoie un message.
Après tout ça, le tableau clinique est déjà plus complet, selon les types de vertiges ou d’instabilités.
Puis il est connu qu’une variation hormonale induise un comportement dépressif ou un caractère plus propice à se laisser s’écrouler face aux émotions ou événements.
Dans le cadre des vertiges, on essaie qu’il n’y ait pas ce phénomène ni celui de phobies..
Merci de cet article
Je n'ai jamais été vérifier mon taux d'hormones je pense...sauf si je ne l'ai pas su lors d'une prise de sang.
C'est encore fort peu présent le lien des problèmes hormonaux avec le psy je pense en général.. même la prise de poids est souvent liée a l'alimentation et non les hormones dans beaucoup de cas je pense.
Oui je sais, je fais un gros raccourci, je suis juste trop crevé pour élaborer davantage :D
Avant tout cet article parle de l’impact physiologique des hormones sur notre état psychique.
Ça ne remet pas en cause le libre arbitre ni la capacité d’agir, mais ça rappelle que nos émotions, notre énergie et même notre motivation ont aussi une base biologique.
Quand une personne va mal, ce n’est pas forcément parce qu’elle “pense mal” ou qu’elle “ne fait pas assez d’efforts”. Parfois, c’est le corps lui-même qui envoie des signaux de déséquilibre (thyroïde, cycle menstruel (c’est pas une patho mais on devrait adapter nos activités au niveau d’énergie permis par notre corps dans ces phases du cycle, post-partum, ménopause, etc.).
Ne pas intégrer cette dimension, c’est risquer de culpabiliser les personnes (“tu n’as qu’à positiver”) et passer à côté d’une cause essentielle de leur mal-être.
L’idée de l’article, au fond, c’est que le psychisme et le corps fonctionnent ensemble : comprendre les liens hormonaux, ce n’est pas nier la dimension psychologique, mais lui donner un ancrage biologique réel.