HPI = 130 de QI. C’est tout !
… Et si on allait un peu plus loin que cette simple addition ?
C’est ce qu’on entend partout.
HPI = QI supérieur ou égal à 130.
Point final.
Case cochée. Étiquette collée.
Sauf que… c’est un peu plus compliqué que ça.
Parce que le chiffre seul ne dit pas tout. Et que le fonctionnement HPI ne se résume pas à un résultat brut sur une ligne de synthèse.
Alors remettons un peu de perspective sur ce fameux seuil “magique”.
📏 D’abord : pourquoi 130 ?
Le chiffre 130 correspond à deux écarts-types au-dessus de la moyenne sur une échelle de QI standardisée (comme la WISC-V ou la WAIS-IV).
- Moyenne : 100
- Écart-type : 15
Donc 100 + (2 × 15) = 130
Cela signifie que statistiquement, environ 2 à 2,3 % de la population aurait un score ≥130, soit le “haut du panier” cognitif, en termes de raisonnement.
Mais cela n’est qu’un repère quantitatif. Une entrée dans la réflexion, pas une conclusion.
📊 Homogène ou hétérogène : la vraie question
Quand on parle de QI total (le fameux “130”), on parle d’un score composite, obtenu à partir de plusieurs indices :
- Compréhension verbale
- Raisonnement fluide
- Mémoire de travail
- Vitesse de traitement
Or, beaucoup de profils HPI ont des scores très disparates entre ces domaines.
Par exemple :
- 145 en raisonnement fluide
- 112 en mémoire de travail
- 129 en verbal
- 101 en vitesse de traitement
Dans ce cas, le QI total n’est pas interprétable, car le profil est trop hétérogène.
Et pourtant, le haut potentiel intellectuel est bien là — mais il ne tient pas dans un seul chiffre.
🧠 Le haut potentiel, ce n’est pas “tout est haut”
Le terme “haut potentiel” n’implique pas une symétrie parfaite des compétences.
Un enfant ou un adulte peut avoir :
- un raisonnement fulgurant
- une créativité hors norme
- une capacité d’analyse très fine
mais une mémoire de travail moyenne, ou un traitement de l’information ralenti, ou encore des failles attentionnelles.
Ce n’est pas un bug.
C’est un fonctionnement atypique.
Et c’est précisément ça qu’on doit comprendre :
👉 Le haut potentiel ne veut pas dire “meilleur partout”.
👉 Il peut coexister avec des fragilités, voire des troubles (TDAH, TSA, DYS…).
⚠️ Et si on arrêtait de faire du QI un Graal ?
Parce que ce chiffre de 130 est devenu une sorte de ticket d’entrée dans un club imaginaire, on oublie l’essentiel :
- Le QI ne mesure ni la curiosité
- Ni la sensibilité
- Ni la créativité
- Ni la capacité à créer du lien
- Ni la souffrance intérieure
- Ni le sentiment de décalage qui pousse souvent à consulter
Et surtout :
Un QI à 128 avec un profil homogène, stable, serein, n’est pas “moins HPI” qu’un 135 avec un profil hachuré et chaotique.
🧪 Les idées reçues qui n’ont rien de scientifique
Parce qu’on a (mal) vulgarisé le HPI, on lui a collé des caractéristiques qui ne reposent sur aucune base scientifique solide.
Petit tour d’horizon des idées reçues :
-
"Les HPI sont hypersensibles"
❌ Faux. L’hypersensibilité n’est pas un critère reconnu scientifiquement, ni dans la définition du HPI, ni dans les bilans.
Beaucoup de personnes très sensibles ne sont pas HPI. Et inversement. -
"Ils sont ingérables car trop en avance"
❌ Non. Le HPI n’est pas une condamnation à la souffrance scolaire ou sociale.
Ce qui crée le mal-être, c’est l’environnement inadapté, pas le potentiel lui-même. -
"Ils supportent mal la frustration"
❌ C’est un mythe. Ce que certains appellent “intolérance à la frustration” est souvent une pensée rapide mal canalisée, ou une mauvaise gestion émotionnelle qui peut s’accompagner de HPI… ou pas du tout. -
"Ils ont tous des relations sociales compliquées"
❌ Absolument pas. Certains profils HPI sont très sociables, empathiques, et bien intégrés.
L’isolement ou le décalage relationnel peut exister… mais il n’est pas systématique.
En clair : le HPI ne fait pas de vous une espèce à part, ni un génie incompris, ni un petit animal blessé.
C’est un mode de fonctionnement cognitif particulier, pas un mode d’emploi émotionnel global.
🧭 Ce qu’on cherche dans un bilan, ce n’est pas un chiffre. C’est une lecture de fonctionnement.
Quand on fait un bilan, on ne cherche pas à étiqueter.
On cherche à :
- Comprendre comment la personne pense
- Identifier les ressources
- Repérer les zones de fragilité
- Donner des clés pour s’ajuster à soi-même
Et parfois, ça passe par un 132 homogène.
Parfois par un 124 très hétérogène mais fonctionnant en HPI dans certains champs.
Parfois… par pas de chiffre du tout, mais une évidence clinique.
💬 En conclusion : HPI = 130 ? Oui. Et non.
> Oui, c’est le seuil statistique.
> Non, ce n’est pas une vérité absolue.
>
> Le HPI, ce n’est pas un chiffre magique. C’est un fonctionnement singulier, rapide, complexe, parfois encombrant, toujours intéressant à explorer.
>
> Et si on commençait à regarder la personne derrière le score, plutôt que de cocher des cases ?
WISC-V = test que l'on fait passer aux enfants
WAIS-IV = test que l'on fait fait passer aux adultes
(Et que j'adoooore parler de moi :p. )
À l'adolescence, j'ai été passer un test de QI au centre PMS de mon école.
Conclusion, un "score" tout juste en-dessous des 130, et un profil hétérogène.
Je n'ai entendu le terme pour la première fois que bien plus tard, mais je me souviens que les résultats m'avaient été communiqués sous la forme de plusieurs notes évaluant des champs de compétences séparés.
C'était il y a 25 ans, l'époque était différente.
Cela dit, je reste toujours aujourd'hui, surpris de l'indifférence dudit centre PMS, quand dès l'année suivante, j'ai amorcé un décrochage scolaire, mon ami....
D'ailleurs à ce sujet, je me souviens avoir entendu parler du "Haut potentiel émotionnel", qui m'a eu l'air, sur le coup, d'être du gros bullshit. C'était en tout cas présenté sous le sigle de l'hypersensibilité, pour valider des personnes qui ont du mal à gérer leurs émotions... Ce qui m'a l'air d'être l'inverse de ce que ça devrait pouvoir signifier ^^
Si vous avez été bilanté ou "diagnostiqué" HPE, c'est de l'arnaque.
Par contre l'hypersensibilité existe, mais n'est pas référencé dans les manuels (CIM - 10 ; DSM-5). C'est un état/trait de personnalité.
J'avais écrit un article sur la notion : https://parano.be/bbs/article/?id=i0sh4aag
Ceci dit, merci pour l'article. C'est clair et complet. On sort des étiquettes qu'on colle régulièrement aux HPI même si malheureusement beaucoup de personnes continueront de penser n'importe quoi sans se renseigner.
Est-ce que le WAIS est vraiment infaillible ? Je veux dire par là que les conditions et l'environnement dans lesquels il est fait doivent avoir un impact sur le résultat.
Alors que non, avoir un esprit d'une "logique supérieur" n'a rien de HPI, c'est juste que mon cerveau analyse des infos qu'un cerveau "normal" met de coté car inutile...
Genre je sais créer une liaison entre un oiseau qui s'envole et le fait qu'un homme rempli sa piscine, en trouvant des raisons qui lient les 2 faits alors que techniquement rien ne les lies, mais ce sera logique quand j'aurais fini d'expliquer mon raisonnement pendant 1h 😝 (j'exagère dans mon exemple mais parfois c'est ça)
Et ça toucherait environs 1 personne sur 100 000, donc ce n'est pas rare (après les chiffres date d'un article que j'ai lu il y a quelques année dans un magasine scientifique alors que j'attendais mon tour dans le cabinet de mon médecin de famille... D'autres études ont sûrement été faite depuis).
En fait quand j'ai fait un test de QI (résultat : logique de 160 pour une moyenne de 110, à l'époque du moins) on m'avait conseiller "des études dans les mathématiques ou l'armée".
Je déteste les math... Du coup j'avais essayer l'armée car je voulais faire l'armée depuis tout petit, mais recalé pour l'école des sous-off (🥹)
Mais sinon je remarque qu'internet à énormément de personne "auto diagnostiqué HPI" 🤣
Aucun test psychométrique n'est jamais vraiment infaillible.
Il y a une validation robuste, mais il peut y avoir des limites.
Je peux en faire un article, mais dites vous que les échelles/tests peuvent avoir des limites si d'autres troubles, ou maladies viennent déstabilisés les statistiques.
Ca reste des données chiffrées qui ne prennent pas en compte des éléments subjectifs (ce qu'on demande aussi).
A partir du moment où l'on parle de hauts potentiels, ça veut dire qu'il y en a plus qu'un. Sinon, si l'on ne devait évoqué que l'aspect intellectuel, on continuerait de parler de douance et de surdoués.
HPE est même plus legit que ne l'est HPI. Parce que.. un test de HP tend à mesurer via des réponses qualitatives les différentes sensibilités (potentiel est un très mauvais choix de terme, sensibilité est beaucoup plus correct). Tout comme certains ont beaucoup d'empathie alors que d'autres n'en ont quasiment pas, certains peuvent être plus et plus vite submergés par leurs émotions que d'autres.
Sauf que le test HP n'est pas vraiment reconnu. Il est toléré parce qu'il inclut la sensibilité logico-mathématico-linguistique, aka le test de QI, qui est lui reconnu par la communauté scientifique. Le souci étant que le reste du test HP se fait sur base de ce que la personne qui le passe pense ressentir ou être apte à. Et par une règle de trois, si tu as un HQI et que tu as exprimé des sensibilités plus fortes dans certains domaines, tu es HP avec une "reconnaissance" de ces quelques autres sensibilités exacerbées.
Donc, un HP est automatiquement un HPI, ça ne sert donc à rien de le repréciser à chaque fois. A vrai dire, "HPI", qui ne s'entend que depuis quelques années, semble être une manière de dire "hey mais j'ai avant tout un gros QI", pour éviter qu'on s'intéresse aux autres sensibilités.
Avoir un gros QI n'empêche pas de parfois se faire pourrir par ses émotions, ou avoir trop d'empathie (mauvais pour les RH ça..), et donc de ne pas performer comme on s'y attendrait.
Si l'on désire aller plus loin, il faudrait encore croiser ça avec le test de Gardner, qui permet d'identifier 8 types d'intelligence (voire 9), et/ou de passer par un MBTI pour mieux cerner ses champs d'action. Parce que le QI à lui seul est limité. Il ne donne qu'une perception très restreinte de ce que serait l'intelligence. C'est à dire, celle que l'on tente d'exploiter dans l'univers du travail.