Et si remettre à demain t’avait sauvé aujourd’hui ?
Petite réflexion sur la procrastination psychologique, cette stratégie qui ne dit pas son nom
On te l’a dit mille fois.
Tu te le répètes tous les jours.
“Faut que je m’y mette.”
“Demain j’arrête de remettre à demain.”
“J’ai un vrai problème de procrastination.”
Et si on arrêtait, deux secondes, de voir cette procrastination comme un défaut ?
Et si on la regardait autrement ?
Comme un geste de protection. Un petit acte de survie psychique. Une stratégie d’évitement certes… mais parfois salutaire.
🤯 Ce que tu appelles "procrastiner", c’est peut-être ton cerveau qui te protège
Tu crois que tu traînes, que tu fuis, que tu n’as pas de volonté.
Mais et si tu étais juste en train de préserver ton équilibre ?
Ce dossier que tu n’arrives pas à remplir.
Cette conversation que tu repousses encore.
Cette thérapie que tu sais nécessaire… mais que tu ne déclenches pas.
Ce n’est peut-être pas parce que tu es “mou·molle”.
C’est peut-être parce que ton système intérieur crie :
> “Là, maintenant, je ne peux pas. Si je le fais, je m’effondre.”
Ton corps et ton esprit gèrent la charge. Et parfois, ça veut dire doser l’accès à l’émotionnel, ralentir l’exposition au vrai, retarder le passage à l’action… pour survivre.
🛡️ La procrastination, ce n’est pas rien faire. C’est faire autrement.
Tu crois que tu fais rien.
Mais tu gères, contiens, sursurvis, fonctionnes quand même.
Tu te lèves. Tu gères des obligations. Tu assures à moitié. Et le reste ? Tu le repousses.
Parce que tu sais instinctivement que si tu ouvres ce truc-là maintenant, tu ne pourras plus rien faire du tout.
Alors tu différes.
Et ce décalage-là, c’est ce qui t’a permis de tenir jusqu’ici.
🔁 Ce n’est pas de la paresse. C’est de la digestion émotionnelle différée.
Il y a des réalités qu’on ne peut pas avaler tout de suite.
Des décisions qu’on ne peut pas prendre dans le rush.
Des souvenirs qui nous collent à la peau mais qu’on ne peut pas encore gratter.
Alors on repousse.
Mais pas par flemme.
Par survie.
> La procrastination n’est pas l’ennemi de l’action.
> C’est souvent ce qu’il y a entre nous et l’effondrement.
⏳ “Tu aurais pu”… mais non. Tu as fait ce que tu pouvais.
Et si on arrêtait de se flageller ?
Tu n’as pas “laissé passer ta chance”.
Tu n’as pas “raté ta vie” parce que tu n’as pas envoyé ce mail hier.
Tu as fait ce que tu pouvais avec l’énergie du moment.
Et cette énergie-là, elle est précieuse. Elle n’est pas infinie. Elle doit être répartie.
Tu as choisi inconsciemment de la mettre ailleurs. Pour tenir. Pour survivre. Pour garder un peu de souffle.
📦 Et parfois, ce qu’on évite, c’est justement ce qui compte le plus
On procrastine rarement des choses inutiles.
On procrastine ce qui nous engage émotionnellement.
Tu ne repousses pas un acte anodin.
Tu repousses ce qui te touche, ce qui a un enjeu, ce qui pourrait te faire vaciller si tu n’y vas pas avec les bonnes ressources.
Tu ne fuis pas.
Tu te laisses le droit d’y aller quand tu auras la force de ne pas t’y perdre.
✨ Un jour, tu y reviendras. Et tu le feras autrement.
Le truc magnifique avec la psyché, c’est qu’elle sait le bon moment.
Elle temporise.
Elle tourne autour.
Elle balise.
Et puis un jour, elle y revient, plus stable, plus claire, plus prête.
Et tu te dis “tiens, finalement j’ai fait ce que je n’arrivais pas à faire avant.”
Ce n’est pas un miracle. C’est juste que tu as mûri l’intérieur sans t’en rendre compte.
💬 Sois doux·douce avec toi.
> La procrastination psychologique n’est pas ton ennemie.
> C’est une partie de toi qui te dit : “Pas encore. Pas comme ça. Pas tout de suite.”
>
> Et peut-être qu’elle t’a sauvé·e plus souvent que tu ne le crois.
Ayant été un procrastinateur de classe mondiale, je me reconnais dans cette analyse !
Je suis un ancien procrastinateur compulsif. Maintenant moins. Je régresse sans m'en rendre compte.
Plus sérieusement, procrastiné, c'est toujours avec des choses importantes. C'est tellement vrai.
Problème je n'ai pas encore commencé à le lire parce que FLEMME !
Et si c'était le sort de tous les lecteurs de ce livre ?
Soit j'oublie de faire les choses car je ne les trouves pas importante à faire (comme mettre 7ans pour appeler pour vérifier l'électricité et avoir le certificat de conformité pour changer le compteur, alors que tout avait été refait à neuf...) soit parce que je suis paresseux et je me dis "ça peu attendre".
De mon coté c'est clairement pas de la survie, mais une façon de vivre.