Victime... toi ?
✨ “Je n’aime pas ce mot, victime”
Quand la psyché refuse ce qu’elle a vécu
> “Je ne veux pas qu’on dise que j’ai été une victime.”
> “Je ne veux pas qu’on me plaigne.”
> “Je m’en suis sorti·e, c’est derrière moi.”
Ce sont des phrases qu’on entend souvent. Et elles ne sont pas anodines.
Parfois, elles disent une vraie force.
Parfois aussi, elles cachent une souffrance qui ne veut pas se dire.
Parce que se reconnaître victime, ce n’est pas si simple. Et pourtant, c’est parfois la première étape d’une vraie libération intérieure.
💬 Un mot qu’on évite, comme s’il salissait
Le mot “victime” est lourd.
Il est collant. Il dérange. Il évoque la faiblesse, l’impuissance, la plainte. Il convoque des images d’effondrement, d’abandon, de passivité.
Beaucoup de personnes disent ne pas vouloir se “réduire” à ça. Et elles ont raison : on n’est jamais que victime.
Mais ce refus, parfois, empêche aussi de reconnaître ce qui a été vécu.
Être une victime, ce n’est pas une identité.
C’est un état de fait : un moment où quelqu’un d’autre a exercé une violence, une domination, un abus, et où soi-même, on ne pouvait pas se défendre.
Ce n’est pas honteux. Ce n’est pas contagieux. Ce n’est pas une tare. C’est une réalité.
🛑 Quand la psyché protège… en niant
Le refus de se dire victime est souvent un mécanisme de défense très puissant.
C’est une façon de dire :
> “Si je regarde ça en face, je vais tomber.”
> “Si je reconnais que j’ai été impuissant·e, je vais perdre pied.”
> “Si j’admets que j’ai subi une injustice, je vais devoir sentir la colère, la tristesse, la peur.”
Et parfois, ce n’est pas encore possible.
La psyché fait ce qu’elle peut, avec ce qu’elle a.
Alors elle nie. Elle banalise. Elle oublie. Elle transforme. Elle raconte une autre version de l’histoire.
Non pas par faiblesse.
Mais pour survivre.
🧠 Le traumatisme, c’est aussi ce qui ne peut pas être dit
Le traumatisme, ce n’est pas juste ce qui s’est passé.
C’est aussi ce qu’on ne peut pas raconter, ce qu’on ne peut pas nommer, ce qu’on a été seul·e à vivre sans témoin, parfois même sans mots.
Et tant que l’on ne peut pas se dire “j’ai été victime”, il y a une part de nous qui reste coincée dans cette époque-là, dans ce moment figé, comme gelé dans le temps.
✨ Se reconnaître victime, c’est ouvrir une porte
Il ne s’agit pas de se définir ainsi pour toujours.
Il ne s’agit pas de s’enfermer dans le passé.
Il s’agit de remettre les choses à leur place :
- Oui, quelque chose vous a été fait.
- Oui, vous n’aviez peut-être pas les ressources pour y faire face à l’époque.
- Non, ce n’était pas de votre faute.
- Et oui, vous avez le droit de mettre ce mot-là, si cela vous aide.
Parfois, c’est la première fois qu’on se sent légitime.
Parfois, c’est ce qui permet enfin de pleurer.
Parfois, c’est ce qui redonne de la dignité.
🌿 Dire "j’ai été victime", ce n’est pas rester bloqué·e
C’est au contraire un point de passage vers autre chose.
C’est reprendre la main sur son histoire.
C’est choisir de dire “ce n’est plus moi, mais ça a été moi”.
C’est parfois aussi pouvoir nommer un agresseur, une situation injuste, une douleur passée, non pas pour s’y noyer, mais pour en sortir, cette fois avec un témoin à ses côtés.
🤝 Une parole qui peut mettre du temps à naître
Pour certains, cela prend des années.
Pour d’autres, c’est venu d’un seul coup, à la faveur d’une rencontre, d’un regard, d’un mot posé par quelqu’un d’autre.
Il n’y a pas de règle.
Pas d’obligation.
Pas de bonne vitesse.
Mais quand la parole s’ouvre, quand le mot "victime" peut être prononcé sans honte, sans peur d’être enfermé·e dedans, alors quelque chose se répare.
💛 Se dire victime, ce n’est pas se plaindre. C’est se libérer.
> Vous avez peut-être été victime.
> Cela ne vous définit pas. Cela ne vous abîme pas. Cela ne vous rend pas faible.
>
> Cela fait juste de vous une personne humaine, traversée par des blessures. Et peut-être aujourd’hui… prête à les reconnaître, pour mieux les panser.
Merci ❤️
Un passage difficile, je trouve, quand on est victime, c'est quand on en parle à des proches, qui répondent des trucs du genre "t'en fais trop" "t'aurai pu faire un effort pour tenir" etc... je pense à un cas de harcèlement professionnel que j'ai subit...
Merci 🙏🏻
"être enfermé·e dedans"
Se retrouver avec le mot collé sur le front, énorme, "rester bloqué"...
*file s'enfermer dans sa grotte pour méditer, à ça et d'autres choses*