đŸ–Œïž Portrait : đŸŽ¶ Tommy 🎾opĂ©ra rock đŸŽč

Un article de Fantomas-2
Publié le 21/09/2025
Dans la section #CinéSéries
Article public d'intéret général
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Connaissez-vous le film Tommy des Who ?

Les Who ont créé l’album Ă©ponyme, sorti en 1969, mais les fans n’y comprenant rien, il a Ă©tĂ© dĂ©cidĂ© de porter le film Ă  l’écran pour leur donner une explication.

Spoiler alert, les fans n’y ont toujours rien compris, mais nous avons gagnĂ© un opĂ©ra rock, devenu cultissime.

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Et c’est le rĂ©alisateur britannique Ken Russell qui s’y est collĂ© en 1975. Le projet Ă©tait aussi audacieux tellement ce film, Ă  la croisĂ©e du rock, du théùtre et de l’expĂ©rimentation visuelle, devient culte en faisant fusionner musique populaire et cinĂ©ma.

On dĂ©couvre donc l’histoire de Tommy Walker, un jeune garçon devenu sourd, muet et aveugle Ă  la suite d’un traumatisme psychologique : il assiste au meurtre de son pĂšre par l’amant de sa mĂšre. EnfermĂ© dans son monde, il s’éveille au contact d’un flipper, jeu dans lequel il excelle au point d’en devenir une sorte de messie.

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Le film aborde le traumatisme, l’isolement, l’abus, le culte de la cĂ©lĂ©britĂ© et surtout la quĂȘte de sens et la rĂ©silience. L’album a marquĂ© un tournant dans l’histoire du rock, et le film a introduit une narration particuliĂšre et des personnages, tel un opĂ©ra. Le moins que l’on puisse dire est que le rĂ©sultat, mĂȘme s’il est chaotique, reste flamboyant et surtout visionnaire !

Pour adapter cette Ɠuvre complexe, Ken Russell — Ă  l’époque particuliĂšrement connu pour son style baroque et dĂ©bridĂ© — livre une version visuellement explosive, Ă  la limite de l’hallucination collective. Un film psychĂ©dĂ©lique et totalement barrĂ©.

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Le casting est impressionnant :

Roger Daltrey, chanteur des Who, incarne Tommy avec intensitĂ© et charisme, Ann-Margret joue sa mĂšre Nora, dans une performance qui lui vaudra une nomination aux Oscars (qui sera attribuĂ© Ă  Louise Fletcher pour Vol au-dessus d’un nid de coucou) ; Oliver Reed campe l’amant brutal.

Des apparitions d’icĂŽnes musicales de l’époque jalonnent le film : Elton John (le champion de flipper), Tina Turner (l’Acid Queen), Eric Clapton (qui joue le prĂ©dicateur aveugle) et Jack Nicholson (dans le rĂŽle du mĂ©decin) et Keith Moon, le meilleur batteur du monde Ă  mes yeux (le cousin frappadingue).

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Russell ne recule devant rien pour nous Ă©tonner : bains de haricots Heinz, Ă©rotisme chelou, dĂ©tournements d’iconographie religieuse, clips what-the-fuckeques avant l’heure...

Le film est un vĂ©ritable tourbillon visuel, qui ose tout, mĂȘme s’il est parfois surchargĂ©, il capte Ă  merveille l’essence et l’extravagance de l’album original.

Cette Ɠuvre donne envie de s’interroger sur le pouvoir, la foi (ou le charlatanisme, c’est selon) et la rĂ©cupĂ©ration de la souffrance personnelle par les systĂšmes de croyance et de consommation. Tommy devient un gourou malgrĂ© lui, prisonnier de son image, rejetĂ© par ceux qui l’ont adorĂ© ; c’est une allĂ©gorie saisissante de la maniĂšre dont les idoles sont fabriquĂ©es — puis dĂ©truites.

MĂȘme s’il divise la critique, Ă  sa sortie, le film sĂ©duit le public. Certains crient au gĂ©nie, d’autres au mauvais goĂ»t absolu, mais force est de constater que cinquante ans plus tard, il reste un objet cinĂ©matographique unique, tĂ©moignage d’une Ă©poque oĂč le rock osait tout, mĂȘme le cinĂ©ma chelou et capillotractĂ©.

il contribuera d’ailleurs Ă  populariser la notion d’opĂ©ra rock et inspirera d’autres Ɠuvres hybrides comme The Wall de Pink Floyd ou Jesus Christ Superstar. Il annonce aussi, d’une certaine façon, l’ùre du clip musical narratif, que la tĂ©lĂ©vision musicale des annĂ©es 1980 portera Ă  maturitĂ©.

Selon les fans de la premiĂšre heure, Tommy est plus qu’un film : ils le dĂ©crivent comme une expĂ©rience sensorielle, une plongĂ©e dans l’inconscient collectif d’une Ă©poque marquĂ©e par l’excĂšs, la quĂȘte de transcendance et la dĂ©sillusion.

En tout cas, c’est un vĂ©ritable ovni cinĂ©matographique, il continue de fasciner et d’inspirer — comme le fait l’opĂ©ra rock dont il est issu.

Tommy, de Ken Russell, Avec Pete Townshend, Roger Daltrey, Elton John, Ann-Margret, Oliver Reed, Tina Turner, Jack Nicholson, Keith Moon, Eric Clapton

Bande annonce

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5 commentaires
un fureteur
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Ça a l'air dĂ©ment !
Je bookmark direct.
Un curieux
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Cet article donne envie de le voir... Pourtant les musiques les plus connues ne m'ont jamais attirĂ© voire plutot repoussĂ©. Il fut un temps oĂč le morceau "See me, feel me" passait beaucoup trop souvent sur Classic 21...j'en ai clairement fait une overdose...
Le surveillant
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Les morceaux de ce film ne sont pas des hits, Nihil. J'ai apprĂ©ciĂ© le film moyennement, plus comme une curiositĂ©. Pas culte pour moi, mĂȘme si les artistes sont connus.
Chose
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J'ai justement prĂ©vu de prendre un buvard d'acide 😂😂😂

Ça me tenterais bien mais comme the rocky horror picture show faut que je sois avec des gens dans ce dĂ©lire pour vraiment apprĂ©cier
Un gars
()
Pourquoi ? le cinĂ©ma c'est un plaisir solitaire, surtout s'il s'agit de regarder Tommy ou le RHPS ! đŸ„°
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