Tenez-vous bien les amateurs de bière : le monde de la bière trappiste vient de subir un petit séisme (à 7,5 sur l’échelle de l’abstinence monastique).

Oui, oui, Chimay, la vénérable, la légendaire, la seule et l’unique, celle qui rime avec authenticité et fermentation silencieuse derrière des murs en pierre, se met à... la canette en aluminium !

Visiblement, les moines ne sont pas restés coincés en 1850 avec leurs sandales et leurs recettes séculaires, et avancent avec les innovations modernes. Désormais, la sainte mousse se transporte en format moderne, pratique, et un poil plus rock’n’roll. Mais alors, miracle brassicole ou sacrilège marketing ?

Débouchons ça ensemble.

Pourquoi la canette ? Faut-il appeler le Pape ?

Pas de panique, aucune hérésie ici. Chimay n’abandonne pas sa bouteille en verre mythique, elle l’agrémente. Car la canette, aujourd’hui, c’est tendance, et surtout utile. Et voici pourquoi :

• Légèreté divine : plus légère qu’une bouteille, elle évite à ton dos de hurler au martyr quand tu pars en pique-nique avec tes Chimay dans le sac à dos.
• Protection optimale : zéro lumière qui s’infiltre, pas d’UV qui viennent troubler les levures ou le houblon. La canette, c’est le bunker de la bière. Et ça, les arômes en sont reconnaissants.
• Recyclage au top : 100 % recyclable, plus rapidement et efficacement que le verre.

Et les inconvénients alors ?

Parce que bon, soyons honnêtes, tout n’est pas parfait au royaume de l’aluminium :

• Perception « cheap » : pour certains puristes, boire une Chimay en canette, c’est un peu comme manger un homard avec du ketchup, le tout arrosé d’une gorgée de Coca. Ça se fait pour certains, mais ça pique un peu l’âme.
• Risques d’altération au goût : si la canette est mal stockée ou de qualité moyenne, il peut y avoir une très légère interaction avec la bière. Certains amateurs de bière soutiennent que le goût peut être altéré par le contact avec l’aluminium. Cependant, avec les technologies modernes de revêtement interne, ce problème est largement minimisé. Aura-t-on un scandale sur ce que ce revêtement contient et relâche dans les boissons (micro-plastiques, PFAS, perturbateurs endocriniens, ...) ? L’avenir nous le dira.
• Moins de rituel : pas de bouteille à déboucher solennellement, pas de "gling" de verre... Certains moments perdent un poil de leur charme.
• Plus de capsule : les collectionneurs sont en PLS.
• Impact environnemental : bien que recyclable, la production d’aluminium reste énergivore et polluante. Il est donc essentiel de bien recycler les cannettes pour minimiser leur impact environnemental.

Alors, faut-il l’adopter ?

La réponse est : ça dépend.

Nous aurons d’un côté les adeptes du "et pourquoi pas ?". La Chimay en canette ne remplace pas la bouteille, elle la complète. C’est une version nomade, moderne, plus accessible, certains la préférerons pour l’apéro au parc, la rando avec vue ou même une soirée où tu veux impressionner tes potes en sortant une trappiste en canette.

À l’inverse, nous aurons inévitablement les furieux de la tradition qui vont hurler au scandale. Pour certains puristes, une bière trappiste se doit d’être bue dans une bouteille en verre, avec son étiquette et son bouchon/sa capsule caractéristique, versée dans le verre correspondant. La cannette peut sembler un peu trop "moderne" et éloignée de l’image traditionnelle de la bière d’abbaye pour ces personnes.

En résumé ?

Au final, que ce soit en verre ou en alu, l’important, c’est ce qu’il y a dedans : un savoir-faire ancestral, une mousse généreuse, et ce goût si particulier de Chimay, entre mysticisme brassicole et plaisir coupable.

Bouteille ou canette : peu importe le flacon, pourvu qu’on ait la fermentation.