Le Cinquième Élément
Aziz, Lumière !

Vous connaissez tous Le Cinquième Élément : le film où Luc Besson a pris Bruce Willis, une diva bleue et une roukmioute fringuée comme une momie brandissant un moultipass pour les mélanger dans un shaker cosmique !

Ce chef-d’œuvre de Luc Besson est sorti en 1997, alors que ce dernier est en pleine gloire. Il nous livre là un cocktail intergalactique assez improbable où la science-fiction rencontre la haute couture, où les taxis volent et où sauver le monde dépend d’une rousse en bandages et d’un type qui ne demandait qu’à ce qu’on lui foute la paix.
Plot twist : Un taxi, une rousse, et un caillou mystique entrent dans un bar…
Korben Dallas (Bruce Willis) en mode héros qui en a marre de la life, des aliens, et d’à peu près tout ce qui l’entoure, est un ancien militaire devenu chauffeur de taxi à New York en 2263. Dans cette ville où le trafic est toujours aussi encombré malgré sa migration vers les airs, il percute un jour LEELOO (Milla Jovovich), une créature bio-ingéniée qui parle comme Google Translate sous acide et qui incarne le Cinquième Élément, censé sauver le monde.
Mais avant de sauver qui que ce soit, elle demande un "multipass". Et à ce moment-là, une des toutes premières légendes du mème Internet est née.

Si Leeloo est le cinquième élément, cela signifie qu’il y en a au moins encore quatre !
Effectivement, il reste ceux qu’on connaît : terre, air, feu, eau. Très classique. Mais apparemment, pour sauver la galaxie du Mal Absolu (une sorte de boule noire maléfique qui est forcément une tumeur galactique géante), il faut aligner des cailloux dans une salle égyptienne en mode escape game et ajouter… l’amour. Oui, oui, l’amour. LOVE. Le cinquième élément, c’est l’amour. Boom. On est à deux doigts de citer Céline Dion et Henri Potier, l’amour, mon cher Harry, c’est l’amour de ta mère qui t’a sauvé. Oups, je m’égare, pardon.
S’il est un protagoniste haut en couleur dans le film, c’est bien Ruby Rhod, qui d’ailleurs ne devrait pas être un personnage, mais une religion. Chris Tucker, cheveux en microbanane platine, joue Ruby Rhod, animateur hystérique qui ferait passer NRJ12 pour Arte. Il hurle, il danse, il drague tout ce qui bouge, et il vole absolument toutes les scènes où il apparaît, devenant une habile fusion entre Prince, une boule à facettes stroboscopie et une corne de licorne argentée.

Ruby Rhod, c’est le mec qui peut survivre à une attaque terroriste en criant plus fort que les explosions et qui mériterait d’ailleurs son propre spin-off. Je ne comprends pas pourquoi personne n’a pensé à le faire.
Et les méchants, dans tout ça ? Gary Oldman, en mode "je viens de me cogner la tête contre un meuble baroque" (loin du méchant de Léon du même réal, d’ailleurs), incarne Zorg, un magnat du mal, coiffé en mode chelou, à l’accent texan et au sens moral proche de celui d’un rôti oublié au soleil. Il parle à un grand méchant invisible qui laisse des traces gluantes, s’étouffe avec une cerise, et philosophe sur l’utilité du chaos industriel. Génie incompris ou manager toxique ? N’hésitez pas à nous le dire.

Une diva bleue à tentacules et une chanson qui part en dubstep, jouée d’ailleurs par Maïwenn, alors épouse de Luc Besson, nous offre un moment culte du film, la scène de l’opéra : une alien bleue chante une aria de Donizetti avec des notes impossibles, avant de se lancer dans un remix techno digne d’un DJ dans un bar de Saturne. C’est beau. C’est bizarre. Et ensuite elle meurt (spoiler, désolée), et on récupère les pierres du salut dans son intestin. Oui, oui, le destin de l’humanité est caché dans ses tripes.

En conclusion, Le Cinquième Élément est un peu comme une pizza aux fraises : personne ne l’a demandé, tout le monde hésite au début, mais à la fin, on finit par en redemander. C’est du grand n’importe quoi visuel, narratif et stylistique, mais c’est du n’importe quoi avec du cœur. Et des explosions. Et un multipass. Un film what-the-fuckesque devenu culte !
Et si vous n’avez rien compris à la fin ? Rassurez-vous, personne d’autre non plus. Mais comme dirait Leeloo : "Big bada boom".
et mes jeunes collègues de moins de 30 ans qui ne savent même pas de quoi il est question !!