La minute psy : je t'aime moi non plus
Dans mon métier, je vois des gens qui se déchirent, qui se mènent une guerre impitoyable, à la mesure de l’amour qu’ils se sont portés.
Mais pas que !
J’observe fréquemment autour de moi (et j’admets à grand regret que cela m’arrive aussi parfois) que nous réservons nos paroles les plus dures à ceux qui nous sont les plus proches : nos parents, conjoints, ou enfants !
Certes, ce paradoxe pourrait s’expliquer parce que nous ressentons envers eux un sentiment de sécurité affective, ou parce que, peut-être, nous savons — ou croyons savoir — que ces liens résisteront à nos débordements et à notre attitude injuste, et à projeter sur les gens qu’on aime le plus nos pires frustrations.
Au-delà de ça :
Pourquoi sommes-nous parfois plus durs et plus injustes avec ceux qu’on aime le plus ?
2 commentaires
Parce qu’on pense, à tort, que la relation est acquise. Que l’autre nous aime assez pour ne pas être blessé, ou pour pardonner. Alors on relâche le contrôle. Le surmoi, habituellement garant de nos comportements sociaux, est moins vigilant face à un proche qu’on perçoit comme un “refuge”. Résultat : la décharge émotionnelle devient plus facile, plus brute. On défoule sa frustration là où la parole semble en sécurité. Mais aimer ne justifie pas de blesser. Et ce “refuge” peut s’effondrer si on oublie d’en prendre soin. 😊
J'ai cette impression qu'il y a aussi un lien entre la violence, la souffrance et l'amour.
C'est dans une relation proche que la blessure infligée est particulièrement douloureuse.
Lors d'une confrontation avec le membre d'un "cercle extérieur", l'égo est plus meurtri que le cœur.
En souffrant, de part et d'autre, on valide un lien fort.
Et la réconciliation peut prendre du rituel, qui réactive un ressenti, une douceur, une intimité, d'autant plus sensible.
Après, le problème, c'est qu'il y a mille et mille façons pour que ce processus devienne malsain.
Mais l'instabilité est à mon avis plutôt consubstantielle aux relations proches
C'est dans une relation proche que la blessure infligée est particulièrement douloureuse.
Lors d'une confrontation avec le membre d'un "cercle extérieur", l'égo est plus meurtri que le cœur.
En souffrant, de part et d'autre, on valide un lien fort.
Et la réconciliation peut prendre du rituel, qui réactive un ressenti, une douceur, une intimité, d'autant plus sensible.
Après, le problème, c'est qu'il y a mille et mille façons pour que ce processus devienne malsain.
Mais l'instabilité est à mon avis plutôt consubstantielle aux relations proches