Runaway : une trilogie d’aventure et d’humour
Salut les gamers,
Il y a des jeux qui m’ont marquée sans crier gare. Runaway: A Road Adventure en fait partie. Ce point-and-click espagnol, plein d’aplomb et d’exotisme visuel, m’a happée avec son ambiance unique, ses personnages attachants, ses dialogues un peu kitsch — et je ne vous cache pas que la romance entre Brian et Gina a contribué à mon engouement.
Je n’ai joué qu’au premier opus à l’époque, mais j’ai eu envie aujourd’hui de m’intéresser enfin à l’ensemble de la trilogie. Si comme moi, vous aimez les énigmes qui n’ont pas toujours de sens mais qui font sourire, les histoires rocambolesques et les univers dessinés avec soin, laissez-moi vous raconter ce que j’ai (re)découvert.
Runaway: a road adventure (2001)
Brian Basco, étudiant new-yorkais en physique, renverse par accident Gina Timmins, une strip-teaseuse poursuivie par la mafia après avoir été témoin d’un meurtre. L’intrigue vire rapidement au road movie improbable : un crucifix mystérieux, des scientifiques fous, un moine défroqué, un travesti exubérant, une secte religieuse et des flics véreux.
Graphiquement, le jeu propose une 2D précalculée riche et colorée, avec des personnages en cel-shading. L’animation est parfois rigide, mais l’ensemble est charmant. Quant à la musique… elle fait clairement partie de ce que j’ai préféré : entre jazz suave et rock cinématique, elle donne le ton.
Runaway 2: the dream of the turtle (2006)
Brian et Gina s’offrent des vacances bien méritées à Hawaï. Problème : leur excursion en hydravion tourne au crash. Gina est parachutée, Brian s’écrase, et chacun entame une aventure séparée. Brian découvre une base militaire secrète, des soldats louches et un complot aux accents de science-fiction.
Ce deuxième opus conserve l’esthétique dessinée, mais pousse plus loin la colorimétrie tropicale. Plus délirant, moins cohérent narrativement selon certains, il a malgré tout le mérite d’oser. Le gameplay se fluidifie légèrement, les personnages secondaires prennent plus de place, et le ton général devient plus cartoon.
Runaway: a twist of fate (2009)
Le dernier épisode s’ouvre sur les funérailles de Brian. Oui, rien que ça. Gina, persuadée qu’il est encore vivant, décide de mener l’enquête. Le joueur alterne cette fois entre les deux protagonistes, ce qui renforce l’attachement et dynamise le rythme.
L’univers est plus sombre, les décors plus réalistes, les dialogues moins burlesques mais plus profonds. Les énigmes, elles, montent en complexité sans devenir injustes. Et enfin, le scénario boucle plusieurs arcs laissés en suspens dans les jeux précédents, avec un ton un peu plus adulte — sans renier ses racines légères.
Aperçu du gameplay
Voici une vidéo qui montre bien l’ambiance générale du premier opus, pour vous plonger (ou replonger) dans l’univers de la série :
Ce que j’en retiens
Runaway n’a jamais eu l’ambition de révolutionner le jeu vidéo. Mais il a réussi à construire un monde cohérent dans l’absurde, à proposer une direction artistique forte et un ton oscillant entre série B et BD d’aventure. Le premier reste mon favori, sans doute par attachement personnel, mais les suites méritent leur place.
Et peut-être qu’un jour, je finirai par les lancer. Pas tant pour résoudre des énigmes, mais pour retrouver ce duo bancal, ce ton à part, et ce petit goût de fugue dessinée qui m’avait plu autrefois.