Killer Instinct, ce jeu de baston qui sentait la borne d’arcade

Bonjour les gamers,

Je ne sais pas vous, mais Killer Instinct, c’est le genre de jeu que tu sens avant même d’y jouer. L’ambiance sombre, les riffs métalliques en fond, les persos plus stylés que crédibles… C’était le chaos organisé d’une époque où les jeux de baston n’étaient pas là pour plaisanter. Et franchement, ça faisait du bien.

Tout commence en 1994, dans les salles d’arcade. Rare et Nintendo balancent un jeu qui tranche radicalement avec Street Fighter II ou Mortal Kombat. Killer Instinct, c’est un jeu de baston ultra nerveux, qui tourne sur un hardware précurseur appelé Ultra 64, avec des graphismes précalculés en 3D rendus sur stations Silicon Graphics. C’est crade, stylé, bruyant. Et les combos ? Complètement fous.

Rare enchaîne avec une adaptation sur Super Nintendo en 1995. Et franchement, pour une console 16 bits, c’est un petit exploit : cartouche noire de 32 mégabits (énorme à l’époque), gameplay presque intact, ambiance respectée, musique qui tabasse en mono. Et, pour les masochistes, une version Game Boy en noir et blanc, lente mais étrangement jouable.

Mais le plus fou, c’est ce que proposait le jeu niveau système :

• Combo automatisés, avec des chaînes de coups que tu pouvais lancer avec le bon timing
• Ultra Combos humiliants de 20 à 40 coups
• Et surtout, la fameuse mécanique du Combo Breaker, qui te permettait de casser un enchaînement en cours si tu appuyais au bon moment.
  Un cri resté mythique : "C-C-C-COMBO BREAKER !"
  Et je vous parle même pas de l’orgasme sonore quand le speaker lançait son "ULTRA COMBOOOO"…

En 1996, Rare remet le couvert avec Killer Instinct 2, uniquement sur borne d’arcade. Nouveaux décors, nouveaux personnages (Tusk, Maya, Kim Wu…), gameplay plus souple, finishers plus variés. Le style visuel est plus coloré, un peu plus fantasy, mais le cœur du système reste le même : combo, combo, combo.

Cette suite ne sort jamais sur Super Nintendo ou Game Boy. À la place, on a droit à Killer Instinct Gold sur Nintendo 64, une adaptation allégée de KI2. Moins de cinématiques, quelques animations en moins, mais toujours ce gameplay rapide et nerveux. C’est plus fluide, plus lisse, mais un peu moins crade et sombre que les débuts.

Et après ça… plus rien.

Aucun jeu sur GameCube, ni sur Wii, ni sur DS. Silence radio total pendant plus de 15 ans. Les fans de Spinal et Fulgore rangent leurs manettes, espérant un jour revoir la série ressurgir d’entre les morts.

Et finalement, en 2013, Microsoft exhume la licence avec un reboot exclusif à la Xbox One. Ce nouveau Killer Instinct modernise le gameplay, ajoute des barres d’énergie, des jauges d’instinct, du online solide… et un modèle économique en free-to-play avec un perso gratuit tournant. Il sort ensuite sur PC (Windows Store), puis Steam en 2017.

Le casting s’étoffe avec les saisons : Jago, Orchid, Sabrewulf sont là dès le début, puis arrivent Rash (de Battletoads), General RAAM (Gears of War), Arbiter (Halo)… oui, c’est devenu un peu le Smash Bros du combo. Visuellement, le style est plus propre, plus e-sport, moins “rue et sang séché”, mais le fun est là, surtout en versus.

Alors non, ça n’avait plus la même odeur de poussière d’arcade et de manette collante. Mais Killer Instinct version 2013 a su faire honneur à son aîné, avec un gameplay d’une richesse folle.

En résumé, la série Killer Instinct, c’est :

• Killer Instinct (1994) – Arcade, Super Nintendo, Game Boy
• Killer Instinct 2 (1996) – Arcade uniquement
• Killer Instinct Gold (1996) – Nintendo 64 (adaptation de KI2)
• Killer Instinct (2013) – Xbox One, PC (Windows Store, puis Steam)

Il n’a peut-être pas la finesse d’un Street Fighter, ni la démesure d’un Tekken, mais Killer Instinct, c’était l’ado gothique du jeu de baston : bruyant, intense, un peu bizarre… et furieusement culte.