Phantasmagoria : le point-and-click horrifique qui a marqué les esprits

Hello les gamers !

Je pensais avoir une certaine tolérance à l’horreur dans les jeux vidéo… puis j’ai joué à Phantasmagoria. Sorti en 1995 et développé par Sierra On-Line, ce point-and-click horrifique en Full Motion Video (FMV) est rapidement devenu un jeu culte, autant pour son ambiance angoissante que pour ses scènes particulièrement gores.

Un virage radical pour Sierra

Jusqu’à Phantasmagoria, Sierra On-Line n’était pas du tout spécialisé dans l’horreur. Le studio était surtout connu pour ses point-and-click d’aventure humoristiques ou fantastiques, comme King’s Quest, Space Quest, Police Quest et Leisure Suit Larry. Des jeux où l’on pouvait certes mourir bêtement, mais avec une touche d’humour ou d’absurde qui allégeait la tension.

Avec Phantasmagoria, Sierra a voulu tenter quelque chose de plus adulte, plus sombre, et bien plus dérangeant. Loin des aventures colorées et pleines de clins d’œil, le jeu plonge dans une horreur psychologique et graphique qui ne fait aucun compromis.

Une histoire qui sent le drame dès le départ

On incarne Adrienne Delaney, une écrivaine qui emménage avec son mari dans un immense manoir isolé, parfait pour s’inspirer et écrire son prochain roman. Mais très vite, des phénomènes étranges se manifestent et révèlent le passé sordide de la demeure. L’ancien propriétaire, un illusionniste du nom de Zoltan Carnovasch, a pratiqué des expériences occultes qui ont mal tourné. J’avoue que ça m’a vraiment fait penser à Shining.

Le jeu pousse à explorer chaque pièce, révélant des scènes de plus en plus dérangeantes, jusqu’à un point où la tension devient insoutenable. Et contrairement à d’autres point-and-click, où la mort du personnage pouvait parfois être amusante, ici, chaque menace est brutale et réaliste.

Une mise en scène immersive et dérangeante

Le Full Motion Video (FMV) est au cœur du jeu : au lieu d’animations classiques, ce sont de vrais acteurs filmés et incrustés dans les décors. Cela donne un rendu étrange, parfois un peu figé, mais qui accentue le côté malsain.

Certaines scènes sont tout simplement choquantes pour un jeu vidéo, avec des images gores et des moments de violence psychologique qui m’ont clairement fait hésiter à cliquer sur certaines interactions. Sierra n’a pas fait dans la demi-mesure, et ça se voit.

Un gameplay simple, une ambiance pesante

Contrairement à d’autres point-and-click plus complexes, Phantasmagoria propose des énigmes relativement accessibles. Ici, pas de combinaisons farfelues d’objets : l’objectif est surtout de maintenir le joueur en mouvement pour lui faire découvrir l’histoire au fil de l’exploration.

L’ambiance sonore joue un rôle énorme dans l’immersion. La musique oppressante et les sons inquiétants contribuent à renforcer la tension, au point qu’on hésite parfois à ouvrir la prochaine porte.

Une suite… encore plus dérangeante

Sierra a tenté de prolonger l’expérience avec Phantasmagoria: A Puzzle of Flesh en 1996, mais cette suite n’a aucun lien avec l’histoire du premier jeu. Ici, plus de manoir hanté ni de malédiction occulte, mais un thriller psychologique bien plus réaliste et malsain, centré sur un homme en proie à des hallucinations violentes. Loin du succès de son prédécesseur, le jeu a divisé par son ambiance ultra-glauque et ses thèmes parfois difficiles à encaisser. Sierra n’a pas poursuivi la saga après cet épisode, et Phantasmagoria est resté un ovni unique dans l’histoire du jeu d’horreur.

Peut-on encore jouer à Phantasmagoria aujourd’hui ?

Bonne nouvelle pour ceux qui voudraient s’y frotter : Phantasmagoria est toujours jouable aujourd’hui, et il est disponible sur PC via des plateformes comme GOG et Steam. Il fonctionne sans problème sur les machines modernes grâce aux adaptations faites pour les systèmes récents.

Alors, prêt à explorer ce manoir et à voir jusqu’où Sierra a osé aller avec ce point-and-click hors normes ?