Le piratage de la PlayStation 1 : quand 1 000 Francs belges ouvraient les portes du gaming illimité
La PlayStation 1, c’était la révolution du gaming. Des jeux en 3D, des CD au lieu des cartouches, et une ludothèque qui envoyait du lourd avec Gran Turismo, Final Fantasy VII, Metal Gear Solid et bien d’autres. Mais voilà, un jeu coûtait facilement 2 000 à 3 000 Francs belges, et à ce prix-là, on n’en achetait pas beaucoup.
Heureusement, il existait une solution : la puce magique. Pour 1 000 à 1 500 FB, un type équipé d’un fer à souder transformait ta PS1 en machine à lire tous les jeux gravés du coin.
Pourquoi pirater sa PS1 ?
Parce que payer 2 500 FB pour un jeu quand un CD vierge coûtait 50 FB, ça faisait mal au portefeuille ! En plus, à cette époque, les graveurs de CD commençaient à se démocratiser. Ceux qui avaient un PC équipé et un stock de CD-R Verbatim pouvaient rapidement se faire une ludothèque XXL pour le prix d’un seul jeu officiel.
Mais Sony avait prévu le coup et mis une protection sur ses CD : impossible de lancer un jeu gravé ou importé sur une console normale. C’est là qu’intervenaient les pros du fer à souder.
Le business des "puciers"
Si t’avais deux mains gauches ou que tu flippais d’abîmer ta PlayStation, il y avait toujours un gars qui "connaissait bien" les consoles et pouvait faire l’installation. Le prix variait, mais c’était souvent entre 1 000 et 1 500 FB. Un investissement vite rentabilisé quand derrière, les jeux coûtaient 100 FB pièce au marché ou chez un pote qui avait un graveur.
Le procédé était simple pour un technicien équipé :
- Démonter la console (ce qui pouvait être une galère sur certains modèles).
- Souder une dizaine de fils entre la carte mère et la puce.
- Tout refermer proprement pour éviter qu’on se doute de quoi que ce soit.
- Tester avec un jeu gravé et un jeu import pour s’assurer que ça tourne.
Et voilà, une PS1 pucée, prête à avaler tous les CD gravés qui passaient !
Comment ça fonctionnait ?
Sony avait conçu ses CD avec une piste spéciale contenant un code vérifié par la console. Comme les graveurs de l’époque ne pouvaient pas copier cette piste, une PS1 normale refusait de lire les copies.
La puce, elle, envoyait un signal à la console pour lui faire croire que tout disque inséré était un original. Une fois soudée, fini les limitations :
✅ Tous les jeux gravés fonctionnaient.
✅ Les jeux importés passaient aussi (pratique pour les titres japonais jamais sortis ici).
✅ Certaines cartouches Action Replay devenaient utilisables sans restrictions.
Les techniques alternatives
Si t’avais pas les moyens de te payer une puce, il existait quelques bidouilles moins chères :
1. La technique du "Swap Trick"
Une méthode à la MacGyver :
- On mettait un jeu original dans la console.
- On lançait le disque jusqu’au logo PlayStation.
- On ouvrait vite le capot et on mettait un CD gravé à la place.
Ça demandait du timing et ça ne marchait pas sur tous les jeux, mais certains l’ont utilisée pendant des années.
2. Les Action Replay & GameShark modifiés
Certains modules de triche branchés à l’arrière de la console permettaient de désactiver les protections et de lancer des copies sans avoir à souder quoi que ce soit. Mais Sony a rapidement supprimé le port parallèle sur les modèles suivants, rendant cette astuce obsolète.
Sony contre-attaque
Sony n’était pas ravi de voir ses jeux copiés à la pelle. Ils ont tenté plusieurs choses :
- Supprimer le port parallèle pour bloquer certaines méthodes.
- Modifier le hardware des nouvelles PS1 pour rendre le pucage plus difficile.
- Traîner quelques revendeurs en justice, mais la demande était trop forte.
Malgré leurs efforts, le piratage de la PS1 a explosé. La facilité avec laquelle on pouvait graver un jeu et l’abondance de puces disponibles ont fait de cette console l’une des plus piratées de l’histoire.
Si tu as connu cette époque, il y a de grandes chances que ta première partie de Tekken 3 ait été sur un CD griffé, sans jaquette et avec un nom mal écrit au marqueur. Une époque où un pote équipé d’un graveur pouvait te faire toute la collection PlayStation pour le prix d’une boîte de cassettes vierges.
C’était pas très légal, mais c’était la PlayStation, version full access !
J'ai un peu cheaté ma GameCube à l'époque mais rien de fifou.
C'était super répandu avec la PS, j'entendais tout le monde parler de ça comme si c'était le Saint Graal. C'était drôle.
C'était chouette, pour un gamin de 13 / 14 ans de pouvoir avoir bcp de jeu pour pas cher.
J'ai forcément aidé quelques amis en détresse.
Je passais plus mon temps à télécharger des musiques pour en faire des compilations que machin et bidule me réclamaient qu'à graver des trucs pour moi.
J'ai vraiment beaucoup beaucoup triché sur les jeux Amiga, par contre.
J'ai découvert plein de groupes grâce à la médiathèque, ce sont de bons souvenirs.