Réglementation belge: CAP ou pas CAP ?
Tout commence avec deux jaunes. Et non, je ne parle pas de deux amis partageant un Ricard à l’apéro, mais bien d’un Grand Signal d’Arrêt. Ces deux feux jaunes disposés en diagonale indiquent au conducteur qu’il est face à la mission la plus délicate du réseau ferroviaire belge : la mission d’arrêt.
CAP pour Cautious Approach (approche prudente).
Imaginez un train lancé à 160 km/h, lorsque soudain, au loin, deux feux jaunes émergent à travers le brouillard. L’arrêt devient impératif pour la sécurité de tous dès le signal suivant ce « 2J ».
La mission d’arrêt se découpe en plusieurs étapes précises :
-
Couper la traction et appliquer tous les freins du convoi avant d’atteindre le signal annonçant l’arrêt futur.
-
Réduire immédiatement la vitesse à 60 km/h et stopper toute communication, ou s’abstenir d’en entamer une, même avec le chef de bord. Le silence doit être absolu !
-
Rechercher activement le signal fermé.
-
À 250 mètres du signal fermé (signalés par une balise d’approche à cinq traits), stopper tout dépannage et réduire la vitesse en dessous de 30 km/h.
-
Et enfin... (ATTENTION, MOMENT CRUCIAL !) S’arrêter avant le signal rouge.
Un doute ? "Je roule déjà en dessous de 40 km/h. Alors, je peux remonter à 60 km/h, non ?" Eh bien, non. La règle est stricte : on reste sous 40 km/h et on applique le reste de la procédure !
Exception ? À la jonction Nord-Midi, dès l’apparition d’un « 2J », la vitesse doit immédiatement être réduite à 20 km/h. Pourquoi ? Car les sections de cette jonction sont très courtes (moins de 370 mètres, et parfois jusqu’à 185 mètres seulement), soit parfois moins que la longueur du convoi.
Une autre exception ? Sous la nouvelle norme de sécurité européenne ETCS, cette règle est remplacée par une gestion automatisée des vitesses selon une courbe affichée à l’écran.
Ne pas respecter cette règle constitue, selon la règlementation de la SNCB, une faute grave portant atteinte à la sécurité qui entraîne une mise à pied.
Les conséquences d’un non-respect ? Pensez à Buizingen, Pécrot... C’est la hantise de chaque conducteur. Pourtant, 57 dépassements de signal ont été recensés en 2024.
La moitié serait dû à l'usage du smartphone... il y'a aussi la confusion de signal, certains sont implantés assez proches les uns des autres.
Dernièrement à Schaerbeek, un conducteur à confondu son signal rouge et le vert implantés seulement quelques mètres à côté.
La société met en place énormément de prévention pour cet incident.
Le meilleur système est lui en approche avec l'etcs, je ferais un petit article sur ce modèle de sécurité européen. Mais en gros, des qu'il y'a non respect de la courbe d'arrêt, c'est le freinage d'urgence automatique :)
Ce qui remplacera la vigilance humaine pour une mission d'arrêt. La Belgique est un des pays les mieux équipé actuellement.
L'idéal est je crois un système très automatisé avec supervision humaine. Et des dispositifs qui s'assurent de l'attention de l'humain évidemment. Ça a l'air d'être ce que tu décris (mais je connais pas). On retrouve cette logique là aussi dans les aides à la conduite automobile en fait.
Comme les distances sont plus courtes et que le pays est dense en termes de villes (et donc de gares), j'imagine que la fréquence des informations à traiter est plus élevée que les régions aux grands espaces où les secteurs sont forcément plus longs. Donc faut pas se louper.
(vivement le déploiement d'un DAS connecté pour toute entreprise ferroviaire...?)