Devenir parent à l’heure des réseaux sociaux
Y’en a qui n’en veulent pas puis y’a ceux qui en ont toujours voulu : faire des enfants, c’est un choix de vie pas sans conséquences.
Moi personnellement, j’ai (presque) toujours voulu en avoir. C’est marrant cette formulation. On se rend vite compte « quand on en a » qu’en fait c’est eux qui nous ont eu…
Avoir des enfants, avant de devenir réel, c’est très fantasmé : on se dit qu’on va procéder de telle ou telle manière, pas de pleurs, pas de tv, pas de sucre, toujours ensemble, des activités super funs etc etc.
Une fois l’enfant « mis au monde », on se rend vite compte que c’est autrement plus compliqué. Déjà les 6 premiers mois, faut qu’il mûrisse le bébé, puis qu’il marche, si il apprenne à peu près tout, oui c’est intense.
Et ça l’est d’autant plus qu’on a accès à un milliard de théories et leur contraire. Prenez par exemple le sommeil : suivre le rythme biologique du bébé ou lui apprendre à dormir selon un rythme qui se calque sur celui de ses adultes ? Le faire dormir seul ou en cosleeping, et dans ce cas, avec les parents ou dans un cododo ? Accepte t on de le laisser pleurer, un peu, pas du tout ? Et l’allaitement de nuit ou pas, pendant combien de temps ?
Heureusement (ou malheureusement), il y a les internets. Vous y trouverez la justification d’à peu près toutes les théories auxquelles vous voulez croire et les critiques sur tout ce que vous ne croyez pas. Mais la condition sine qua non pour que les internets vous servent, c’est d’avoir une théorie préexistante, parce que si vous êtes au bout du rol et cherchez des réponses, sans doute qu’il vaut mieux passer votre chemin ou demander à madame la lune.
Évitez surtout les groupes de parents sur Facebook ou les camps s’affrontent dans des combats idéologiques comme si l’avenir de l’espèce en dépendait… ce qui, contrairement aux apparences, n’est pas le cas. Les bébés qui sont aimés, choyés un minimum et dont les besoins primaires sont assurés se développeront bien même si vous n’êtes pas d’accord avec eux ou si globalement vous ne cadrez pas avec le profil du parent parfait version 21* siècle, sans gluten, sans lactose et sans sucre, tout en bois, zéro déchet, éducation positive, sans « non », 100% présent à son gosse qui sait déjà lire, compter et apprend la physique quantique pour son second anniversaire… c’est sans doute quelque chose que je me répète à moi même en vous le rédigeant.
Ben oui, parce que moi à la naissance de ma fille, j’ai été tellement chamboulée que j’ai perdu le contact avec la réalité en me noyant dans les recommandations de Mr qui sait tout sur Facebook. J’étais tellement crevée et perdue que je cherchais des réponses et méthodes partout - surtout pour « gérer le sommeil » - et que « j’ai oublié » de me fier à mon instinct et de faire confiance, à mon bébé, à moi-même, à la relation.
Et ma maman de me regarder, de la pitié dans les yeux, en se disant : « c’était quand même plus facile ‘avant’, quand autant d’informations n’étaient pas disponibles et qu’on pouvait « juste » vivre ses premiers mois de relation avec son enfant sans être ensevelis sous les injonctions de toutes sortes et autres discours impératifs sur la manière d’élever des petits humains. »
La principale crainte d’une jeune maman fragile, c’est sans doute de ne pas « bien » faire et les deux seules choses que je n’ai pas lu à l’époque c’est :
- le bien est l’ennemi du mieux. Range tes couches lavables et tes principes, tu vas te flinguer à te mettre une pareille pression…
- Personne ne te demande d’être la mère parfaite et même Winnicott parle de mère « suffisamment » bonne parce qu’une certaine dose de frustration, non seulement ton bébé ne va pas en mourir mais par ailleurs ça fait partie de la vie. Le tout c’est d’éviter des stimulations négatives qui dépassent ses capacités d’intégration.
Jeunes mamans, Laissez vous vivre ! Et lâchez ce téléphone que je ne saurais voir…
On a finit par comprendre que, le mieux, c'est l'équilibre entre ce qu'on voudrait, ce qui est bon pour l'enfant, ce qui ne nous fait pas tourner en bourrique parce que trop prise de tête.
Les couches lavables, c'est génial. Mais il est arrivé un moment où, on ne suivait plus les machines. Et comme nounou ne voulait que du jetable, on a fini par abandonner.