Voyage en Uchronie 3 - La part de l'autre. Eric Emmanuel Schmitt

Bonjour à tous ! et oui ma chronique est pas encore morte et la revoilà sur LIRE mouahahhaha :D

📚 [Avant-propos]

Une propa un peu plus courte aujourd’hui sur un écrivain que je lis beaucoup et que j’ai découvert avec ce roman : Eric-Emmanuel Schmitt. 

Alors étudiant en histoire avec un sujet sur le nazisme, je suis tombé sur ce livre et j’ai été captivé par le style d’écriture et par l’histoire. Une belle uchronie ! 

📚 [Épitomé]

On va faire court  (pour une fois) : Que se serait-il passé si Adolf Hitler avait été admis à l’Académie des Beaux-Arts de Vienne en 1908 ?

🗨️ [Un mot sur l’auteur]

Éric-Emmanuel Schmitt est un écrivain, dramaturge et réalisateur franco-belge né le 28 mars 1960. Reconnu pour son style accessible et humaniste, il aborde dans son œuvre des thèmes universels tels que la spiritualité, la quête de sens, et la nature humaine. Docteur en philosophie il devient un romancier populaire, avec des livres comme Oscar et la dame rose (2002), Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran (2001), ou l’ouvrage dont je parle ici en 2001… Je vous conseille également L’évangile selon Pilate (2000) ou La nuit de feu (2015). Ses récits, souvent courts et chargés de symbolisme, sont marqués par une vision positive et humaniste de la condition humaine.

Converti à la nationalité belge, Schmitt est également membre de l’Académie Goncourt. Son œuvre, prolifique et variée, traverse différents genres littéraires (théâtre, roman, nouvelles) tout en restant centrée sur l’exploration des questions existentielles et spirituelles.

😺 [Mon avis]

Le livre se divise en fait en deux récits parallèles. 

D’une part, on suit l’histoire réelle d’Hitler, rejeté par l’académie, qui devient progressivement le dictateur que l’on connaît. 

D’autre part, Schmitt imagine une version alternative de la vie de celui-ci, où il est accepté à l’académie et devient un artiste épanoui, cultivant la part créative et humaine en lui.

À travers ce double portrait, l’auteur interroge la notion de destin et de libre arbitre. Il montre comment les choix, les rencontres, et les frustrations peuvent façonner une existence. 

Et c’est ça que j’ai aimé dans ce livre et, au final, dans l’ensemble des livres de cet auteur : il invite à réfléchir sur la formation et l’identité du mal (pour ce livre) mais au-delà de ça sur le rôle de l’éducation, de l’amour et des rencontres dans le parcours de vie. 

Je dois avouer qu’une bonne partie des livres de Schmitt me touche énormément. La part de l’autre fut ma porte d’entrée mais loin d’être mon préféré (lisez Oscar et la Dame en rose pour avoir une petite idée mais ça marche avec pas mal de ses livres). 

Attention : le roman ne cherche pas à excuser Hitler, mais à comprendre les mécanismes complexes qui ont pu conduire à la naissance du monstre. 

Alors pourquoi appeler cela la part de l’autre ? Car pour lui l’être humain est empreint de dualité et Schmitt, en bon philosophe, se pose souvent la question de quelle « part » l’on nourrit en soi. 

📑 [Citations]

✒️
  « Ce qui est effrayant chez Hitler, c’est que chacun de nous contient un Hitler en puissance. »

✒️« Il est plus facile de haïr que d’aimer, car la haine est nourrie par la peur, tandis que l’amour demande du courage. » 

Et ma préférée : 

✒️« La plus haute nuisance n’a donc rien à voir avec l’intelligence ou la bêtise. Un idiot qui doute est moins dangereux qu’un imbécile qui sait. Tout le monde se trompe, le génie comme le demeuré, et ce n’est pas l’erreur qui est dangereuse mais le fanatisme de celui qui croit qu’il ne se trompe pas. Les salauds altruistes qui se dotent d’une doctrine, d’un système d’explication ou d’une foi en eux-mêmes peuvent emporter l’humanité très loin dans leur fureur de pureté. Qui veut faire l’ange fait la bête. »

🔍 [Références]

La Part de l’Autre

Eric-Emmanuel Schmitt

2001

Albin Michel

ISBN  2226126600

🔖 [Catégories]

Historique - Uchronie