L'hôpital psychiatrique et la psychiatrie. (Hrp)
Est-ce que vous connaissez des personnes qui ont du passer par un hôpital psychiatrique ou qui a besoin d’un psychiatre pour avoir une vie décente ?
Le premier hôpital psychiatrique est fondé à Bagdad en l’an 705, et les asiles psychiatriques ont été bâtis à Fès au début du VIIIe siècle, au Caire en l’an 800 ainsi qu’à Damas et Alep en l’an 1270. Les patients étaient bénévolement traités à l’aide de bains, médicaments, musiques et autres activités thérapeutiques1. Le plus ancien « asile des fous » en Europe est l’hôpital de Bethlem, ouvert en 1247 dans la banlieue de Londres et toujours en fonctionnement aujourd’hui. (cfr : Wikipedia)
Je suis maniaco- dépressif. J’ai été colloqué 40 jours dans ma phase maniaque il y a 10 ans. Je n’avais pas reçu le bon traitement. Je prenais du lithium mais j’ai du arrêter parce que je n’ai plus qu’un rein à cause d’un cancer. Et ce médicament n’est pas bon pour les reins. A la sortie de l’hôpital, un psychiatre a réussi à me donner le bon traitement et depuis ce jour plus de crise. Ce n’est pas facile d’avoir cette maladie surtout au stade 3 qui passe vite de la dépression à la période maniaque : on se prend pour dieu et on ne dort plus. Ma famille a été touchée par la même maladie et surtout ma mère qui en a souffert. Ce n’est pas très joyeux quand on a 12 ans et qu’elle a déjà été colloquée plusieurs fois. Une famille comme celle là est difficile à vivre et agit sur le mental pour toute ta vie. Tout le monde est un peu maniaco-dépressif mais à des stades différents. La dépression est un vrai fléau qui touchent énormément de personnes. Il y en a de plus en plus. Et avec la covid ça n’a pas arrangé les choses. A ne pas confondre évidemment avec un burnout qui est une forme de rejet du travail. La vie est belle, si vous avez des problèmes, allez voir un spécialiste pour vous aider à surmonter les tracas de la vie quotidienne. Ce n’est plus une maladie honteuse, au contraire.
Je travaille a présent dans le système de santé publique et j'ai un regard plus objectif sur la psychiatrie (en France). Puisque même si le personnel fait son maximum pour prendre en charge au mieux, le problème reste toujours le même : le budget alloué a la santé (et surtout a la psychiatrie) qui devient de plus en plus dérisoire.
C'est en 2008 (la nuit de mon anniversaire où j'entre dans ma 40e année) que mon cerveau vrille et grille 😁 quelques semaines en mode maniaque très très UP, ma mère parcours 1000 km et sonne à ma porte... "On peut parler ? Manman qu'est-ce que tu fais là ?" On parle (enfin je parle... beaucoup...) 2h après "tu veux bien qu'on aille consulter un médecin ?" Découverte du "CAP", scanner du cerveau pour voir s'il n'y a pas eu qqchose, et zou, personne ne peut me gérer, il faudrait une clinique psychiatrique, pas de place, donc en attendant direction l'hôpital psychiatrique. Première hospi. Traumatisant. Depuis... HP, cliniques, psys, CMP... Et enfin enfin enfin on trouve une molécule qui fonctionne plutôt bien. Stabilité. Les UP sont moins UP. Les dépressions sont moins longues. Et puis tous ces cycles et toutes ces phases, maintenant je sais les reconnaître,les attraper à temps pour les gérer.
Concernant ma descendance, mes 3 enfants sont nés alors que j'avais donc déjà cette pathologie, sauf que... à leur naissance et pendant leurs premières années, je n'étais pas suivie en psychiatrie. Ils assistent à toutes sortes de "crises".
Le temps passe, et à leur adolescence, à tous trois, pouf, ils découvrent l'autre facette de la psychiatrie... Tous trois en hôpital psychiatrique (pour ados), au moins une fois, voire plusieurs, de 15 à 20 ans. Mon plus jeune (la rose blanche) craque dès la 1ere fois, il se suicide pendant sa première hospi. 17 ans en 2018 à peu près. Car depuis, dans l'espace-temps, il me reste un peu d'espace, mais le temps je l'ai complètement perdu, la notion de temps n'existe plus pour moi.
Bref. J'essaie de ne pas écrire un trop gros pavé.
Parce que sur ce sujet, j'en ai tant à dire et à écrire et à partager ! (Pour ceux que le sujet intéresse, on peut poursuivre en MP).
C'est drôle que tu évoques ce sujet Merlin, parce que justement il y a quelques jours, j'en parlais avec ma fille en disant "tu sais la psychiatrie en général et notre pathologie en particulier... C'est notre quotidien et notre normalité. Ne pouvons pas nous mettre à la place de personnes qui ne sont pas atteintes par la psychiatrie ! Mais en ce moment je tombe souvent sur des articles écrits ou des émissions télévisées... Et je trouve impressionnant que la plupart des gens extérieurs à cela, ont l'air d'avoir peur, comme si on était des psychopathes prêtSs à tuer à chaque coin de rue. De mon point de vue, on ne peut comprendre une personne ou une situation quelle qu'elle soit, que si on l'a vécue nous-mêmes. Eux, ne peuvent pas se mettre à notre place et nous comprendre. Et inversement." (Etc).
Du coq à l'âne, au milieu de tout cela, j'ai pu participer à des PTSM, GEM, ESPER'PRO et tant d'autres...
Pour finir, je ne connais pas le terme "colloquer".
Â+
Qu'on l'enfèèèrme !!!
*sort*
D'un autre côté, sortir un truc pour asperger tout le monde... c'est de la préméditation.
Au CMP avec une infirmière, j'ai appris à crier. Trouver un coin tranquille dans la nature par exemple, et petit à petit, sortir par le cri, ce qui ne peut sortir autrement, par la parole ou par l'écrit.
J'imagine que dans un premier temps, le terme psychologue fait moins peur que le psychiatre.
Commencer à en parler à son médecin généraliste...
L'une que j'ai découverte et qui répond relativement à chaque fois (il y en a d'autres où ça sonne toujours dans le vide), c'est Suicide Écoute : 01 45 39 40 00 pour la France. Et je le conseille car ce sont de très bons écoutants, dans le cas de proche de suicidé ou de période à penseé suicidaire.
Comment ça, le traitement ne fait rien ???
Ils ont quand-même une drôle de conception...
Le psychiatre s'occupe du traitement médicamenteux. Les rendez-vous sont plus ou moins espacés, pouvoir aller de 15 jours à 3 mois.
Avec le psychologue, les rendez-vous sont beaucoup plus réguliers. tu parles beaucoup plus, tu décèles et approfondis les problèmes.
La démarche n'est pas la même entre les deux spécialistes.
Aller voir seulement le psychologue est rassurant pour des personnes qui entrent en dépression pour la première fois ou en répétition.
Ça correspond à ta vision ?
Les "chimio résistantes" j'en ai entendu parler, mais pas connu.
Et je ne sais pas pour les autres, mais pour moi il a fallu changer tous les deux ans... Le corps s'habitue, le traitement ne fait plus effet, on change de molécule et c'est reparti pour 2 ans.
Sauf que là j'ai le même depuis beaucoup plus longtemps, il convient plutôt bien.
Ensuite, ce qui peut être difficile, c'est pour une personne de suivre le traitement à la lettre. Ceci est un autre débat 😉