Pourquoi une rechute en thérapie est normale ?

Dans le cadre d’un parcours thérapeutique, il n’est pas rare de rencontrer des obstacles ou de ressentir un retour de symptômes après une période d’amélioration. Ce phénomène, appelé "rechute", est souvent perçu comme un échec par les patients. Pourtant, il s’agit d’une étape normale et, dans bien des cas, d’un indicateur de progrès. Alors, pourquoi les rechutes en thérapie sont-elles normales et comment peuvent-elles être perçues de manière constructive ?

1. Un processus non linéaire

La thérapie n’est pas une trajectoire linéaire. Contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, le chemin vers le bien-être est jalonné de hauts et de bas. Ces fluctuations font partie intégrante du processus de guérison. Les rechutes permettent d’explorer des déclencheurs qui n’avaient pas encore été identifiés ou pleinement traités, favorisant ainsi un travail plus approfondi.

2. Une phase d’apprentissage

Chaque rechute offre une opportunité d’apprentissage. Elle aide à comprendre les situations ou les pensées qui favorisent le retour des symptômes. En collaboration avec le thérapeute, le patient peut alors affiner ses stratégies de gestion et développer des outils plus adaptés à son quotidien.

Exemple :

Un patient qui reprend des comportements anxieux après une période d’accalmie peut identifier qu’une situation particulière (par exemple, un stress au travail) active ses anciennes habitudes de pensée. Cette prise de conscience permet d’élaborer des solutions spécifiques pour ce contexte.

3. Une preuve de progrès

Curieusement, une rechute peut être un signe de progrès. Elle montre que le patient a quitté sa zone de confort pour affronter des défis. Lorsqu’un patient commence à appliquer ce qu’il a appris en thérapie dans des situations plus complexes, il est naturel que les anciennes réactions refassent surface. Ce retour en arrière momentané peut donc être vu comme une étape vers la consolidation des apprentissages.

4. Une invitation à la résilience

La gestion d’une rechute est une occasion de renforcer la résilience. En surmontant cet épisode, le patient construit une confiance en sa capacité à faire face, même lorsque tout ne se passe pas comme prévu. Cette confiance est un pilier essentiel pour un bien-être durable.

5. Comment aborder une rechute ?

• Normaliser l’expérience : Rappeler que les rechutes font partie du cheminement thérapeutique.
• Retourner en thérapie si nécessaire : Revisiter certains aspects du travail avec un professionnel peut permettre d’explorer plus profondément les défis actuels.
• Valoriser les progrès : Même si une rechute se produit, le patient a probablement acquis de nouvelles compétences qui n’existaient pas au début de son parcours.
• Adopter une attitude bienveillante : Éviter l’autocritique excessive. Une rechute n’est pas un échec, mais une étape normale dans un processus humain.

Conclusion

La rechute en thérapie n’est ni un obstacle définitif ni un échec, mais une opportunité d’approfondir le travail entamé. Elle invite le patient à mieux comprendre son fonctionnement, à affiner ses stratégies, et à renforcer sa capacité à surmonter les difficultés. Avec une approche bienveillante et un accompagnement adapté, les rechutes deviennent une occasion de grandir et de consolider les fondations d’un mieux-être durable.

En thérapie comme dans la vie, les progrès se construisent à travers les défis. Le plus important est de continuer à avancer, un pas à la fois.